vendredi 4 janvier 2013

Comme une bête


Faire de la viande et du monde de la boucherie le sujet d’un roman, pouvait surprendre à plus d’un titre. Ce n’est pas vers ces sujets-là que je me sens naturellement portée. J’ai lu ce livre avec quelques appréhensions. Je fus agréablement surprise. Certes, ce court roman, n’est pas un chef-d’œuvre de littérature, mais il est correctement écrit, et l’auteur a su donner du rythme à sa prose, de l’humour et une tonalité qui fera passer allégrement au second plan le thème principal de cette histoire.
Pim est un garçon attachant, on ne peut plus motivé pour la boucherie. Mais à ceci près, c’est qu’il aime profondément les animaux dont il manipule les carcasses pour nourrir les humains. Un attachement qui va petit à petit virer vers une certaine folie.
J’admets facilement que le vocabulaire spécialisé, et l’évocation quasiment chirurgicale de la viande  dans tous ses états peut choquer, dégoûter. En ce qui me concerne, c’est mon enfance dans la boucherie des grands-parents qui remontait en surface au fil de ma lecture, nullement impressionnée.
L’auteur s’est fort bien documenté, et, s’attache à défendre un métier noble, trop souvent dénigré, ou moqué.


Comme une bête, Joy Sorman
Gallimard (Septembre 2012)
165 pages


4ème de couverture :

« Pim passe sa main partout où il peut, identifie à haute voix le jarret, la côte première et le filet mignon-les mots la font rire et puis moins quand il passe à la tranche grasse et au cuisseau. Le corps de l'apprenti ankylosé par des jours de découpe, de désossage et de nettoyage se détend enfin, s'assouplit, ses mains se décrispent, la chair est mobile, la peau se griffe, le sang détale dans les veines, il pose ses doigts sur les tempes de la fille, ça pulse. »
Comme une bête est l'histoire d'un jeune homme qui aime les vaches au point de devenir boucher.

A propos de l’auteur :

Joy Sorman est née en 1973. Elle a reçu le prix de Flore pour son premier livre Boys, boys, boys (2005). Elle est également l’auteur de Du bruit, Gros œuvre et Paris Gare du Nord parus aux Éditions Gallimard.


2nd roman sélectionné pour le jury de Mars


  Pour le défi d'Opaline

3 commentaires:

  1. Je l'avais noté suite à une critique entendue sur France-Inter

    RépondreSupprimer
  2. Salut à toi ,la fille du 23 avril .

    J'ai bien aimé ce commentaire et l'évocation de cette enfance en ce milieu.
    Beau réquisitoire pour un métier partagé en nos mémoires !
    Continue Mimi , c'est beau, c'est tendre comme un filet de poèsie !

    RépondreSupprimer