Faire
de la viande et du monde de la boucherie le sujet d’un roman, pouvait
surprendre à plus d’un titre. Ce n’est pas vers ces sujets-là que je me sens
naturellement portée. J’ai lu ce livre avec quelques appréhensions. Je fus agréablement
surprise. Certes, ce court roman, n’est pas un chef-d’œuvre de littérature,
mais il est correctement écrit, et l’auteur a su donner du rythme à sa prose,
de l’humour et une tonalité qui fera passer allégrement au second plan le thème
principal de cette histoire.
Pim
est un garçon attachant, on ne peut plus motivé pour la boucherie. Mais à ceci
près, c’est qu’il aime profondément les animaux dont il manipule les carcasses
pour nourrir les humains. Un attachement qui va petit à petit virer vers une
certaine folie.
J’admets
facilement que le vocabulaire spécialisé, et l’évocation quasiment chirurgicale
de la viande dans tous ses états peut choquer,
dégoûter. En ce qui me concerne, c’est mon enfance dans la boucherie des
grands-parents qui remontait en surface au fil de ma lecture, nullement impressionnée.
L’auteur
s’est fort bien documenté, et, s’attache à défendre un métier noble, trop
souvent dénigré, ou moqué.
Comme une bête, Joy Sorman
Gallimard (Septembre
2012)
165 pages
4ème
de couverture :
« Pim
passe sa main partout où il peut, identifie à haute voix le jarret, la côte
première et le filet mignon-les mots la font rire et puis moins quand il passe
à la tranche grasse et au cuisseau. Le corps de l'apprenti ankylosé par des
jours de découpe, de désossage et de nettoyage se détend enfin, s'assouplit,
ses mains se décrispent, la chair est mobile, la peau se griffe, le sang détale
dans les veines, il pose ses doigts sur les tempes de la fille, ça pulse. »
Comme
une bête est l'histoire d'un jeune homme qui aime les vaches au point de
devenir boucher.
A propos de l’auteur :
Joy
Sorman est née en 1973. Elle a reçu le prix de Flore pour son premier livre
Boys, boys, boys (2005). Elle est également l’auteur de Du bruit, Gros œuvre et
Paris Gare du Nord parus aux Éditions Gallimard.
2nd
roman sélectionné pour le jury de Mars
Pour le défi d'Opaline.
Je l'avais noté suite à une critique entendue sur France-Inter
RépondreSupprimerPourquoi pas s'il est à la biblio...
RépondreSupprimerSalut à toi ,la fille du 23 avril .
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé ce commentaire et l'évocation de cette enfance en ce milieu.
Beau réquisitoire pour un métier partagé en nos mémoires !
Continue Mimi , c'est beau, c'est tendre comme un filet de poèsie !