vendredi 4 janvier 2013

La part du feu

Après un premier roman, Eux sur la photo, très prometteur, j’avais hâte de retrouver l’écriture soignée qui m’avait séduite, avec l’appréhension inévitable de ne pas s’y retrouver. Ce ne fut pas le cas, la plume d’Hélène Gestern n’a rien perdu, elle se fait toujours délicate,  et bien pesée.
Si Hélène Gestern choisi à nouveau d’exploiter la mémoire, la quête identitaire, les non-dits familiaux, la forme épistolaire est beaucoup moins présente, mais plus intense. Le mode narratif se complexifie, les voix se multiplient. Les sources d’informations se diversifient.
Laurence, est loin de connaître le passé de ses parents, et par ricochet le sien. Un rien suffit pour que s’écroule ce qui pour elle était l’évidence.
Au fond que savons-nous de nos parents ? Quelle est leur part de mystère, d’inavouable ? Quels furent leurs engagements de jeunesse, leurs erreurs ? Avons –nous le droit de les déterrer ? Jusqu’où aller ? Laurence a choisi d’aller au bout, de frapper à toutes les portes, prend le risque du silence, de se heurter à des murs, de mettre en danger les siens, et se mettre en danger.
Si la recherche de la vérité est douloureuse,  si elle provoque brouilles, et chamboulent les certitudes, elle resserre les liens affectifs. Elle dévoile un pan de vie de nos parents, montre aussi l’absurdité des excès de jeunesse, et des engagements aveugles et jusqu’au-boutistes qui n’engendrent  que des  drames, et  qui en réalité ne servent pas les causes défendues.

Je remercie les éditions Arléa pour leur confiance, et l'envoi de ce livre.


La part du feu, Hélène Gestern
Arléa (3 janvier 2013)
220 pages




4ème de couverture :
À la suite d’une révélation qui la bouleverse, Laurence Emmanuel comprend que sa vie est peut-être moins simple qu’elle ne le pensait. Elle décide d’en apprendre davantage sur le passé de ses parents.
Très vite, ses recherches l’amènent sur la piste d’un militant d’extrême gauche, Guillermo Zorgen, qui a défrayé la chronique dans les années 70 avant de sombrer dans l’oubli.
Qui était cet homme ? Un idéaliste dans une époque troublée ou un dangereux pyromane ? Et surtout : quels liens entretenait-il avec les parents de Laurence ?
Au fil des témoignages, des documents, émerge le portrait contrasté d’un être énigmatique, qui a, comme une partie de sa génération, choisi d’exister par le combat.
Mais au-delà, la quête de Laurence va surtout révéler les formes ardentes, et parfois destructrices, de la passion.

 Challenge ABC/Babélio 21/26 [G]




1 commentaire:

  1. J'avais beaucoup aimé "eux sur la photo" mais j'en ai un peu assez (pour le moment) des histoires de secrets de famille...

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