« Et parmi
le flot ininterrompu de nuage, je vis que le meurtre d’Adam avait chassé la
terreur que j’avais de la mort ; rien de pire ne pourrait jamais plus m’arriver. »
J’aime le policer ou le thriller, mais goûte assez peu au genre quand il devient historique. Alors pourquoi celui-là m’a-t-il sauté dans les bras ? Le hasard, sans doute, mais heureux hasard, en tout cas.
Construit
sous forme d’un récit faisant intervenir, de temps à autre, celui qui le reçoit, les anagrammes de Varsovie pourraient
sans aucun doute passer pour un document (d’ailleurs, peut-être que l’auteur s’inspire
t-il de faits réels….) tant il m’a semblé que l’auteur avait travaillé son
sujet.
Au
début de la seconde guerre mondiale, le ghetto de Varsovie vit en marge de la
capitale polonaise. Des enfants sont découverts cruellement mutilés. C’est au-delà
de ce qu’Erik Cohen peu supporter. Il veut savoir, il doit avoir, doit
retrouver celui ou celle qui a fiat cela.
C’est
au rythme du ghetto que le lecteur va vivre, avec Erik, Izzi, et les autres,
cette vie de violence, et de misère dans cet enclos d’inhumanité. Et pourtant,
que de tendresse dans le personnage d’Erik, que de volonté à faire triompher la
vérité, au nom des siens, et de ses semblables, à rendre hommage indirectement
à ces anonymes prisonniers de la folie des hommes.
Si
l’ouvrage se veut avant tout un roman, au suspense maîtrisé, néanmoins, il se
veut un témoignage poignant de cet épisode tragique de l’histoire.
Les anagrammes
de Varsovie, Richard Zimler
Buchet Chastel
(Janvier 2013)
345 pages
4ème de couverture :
Pologne,
automne 1940 : des milliers de Juifs se retrouvent confinés dans une petite
parcelle de la capitale, le tristement célèbre ghetto de Varsovie. Parmi eux
Erik Cohen, un vieux psychiatre, contraint de survivre dans un minuscule
appartement avec sa nièce et son petit-neveu adoré, Adam. L’hiver est éprouvant
: l’hostilité du ghetto où tout manque, le crime omniprésent, la mort qui rôde.
Soudain, dans cette atmosphère de fin du monde, Adam disparaît. Le lendemain,
son corps est découvert sans vie et atrocement mutilé au pied d’un des murs de
barbelés qui clôturent le ghetto. Dans sa bouche, un morceau de fil. Quelques
jours plus tard, le corps d’une jeune fille est lui aussi retrouvé mutilé. Tout
en Erik crie vengeance : aidé de son ami d’enfance Izzy, une figure haute en
couleur, il va s’échapper du ghetto pour mener l’enquête dans un Varsovie
spectral, dans lequel les plus basses pulsions humaines côtoient l’héroïsme et
la grandeur. Une odyssée poignante, poétique, époustouflante, racontée par un
mystérieux narrateur qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
A propos de
l’auteur :
Richard
Zimler est né aux États-Unis en 1956. Après des études de religion comparée et
de journalisme, il travaille pour différents journaux à San Francisco puis
émigre à Lisbonne où il enseigne et écrit. Auteur de huit romans, parmi
lesquels de nombreux best-sellers dont Le Dernier Kabbaliste de Lisbonne (Le
Cherche midi éditeur), il s’est affirmé comme l’un des maîtres du thriller
historique.
Pour le challenge de Liliba
23/26 [Z]
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