Autour
de quelques toiles du peintre lorrain, Philippe Claudel se prête au jeu de la
conversation intime autour d’une nature qui entoure le petit garçon qu’il a
été, tendrement aimé par sa grand-mère, l’éclusière de Dombasle.
Il
y a (comme toujours chez Claudel) une mélancolie douce et tendre qui s’installe
autour de ces instantanés de jeunesse tissés de souvenirs, et de réflexions sur
la création, son moteur et ses douleurs.
« J’écris
comme on demande pardon, comme on crie dans la nuit lorsque l’on est tout
enfant et qu’on espère que la porte va s’ouvrir et nous laisser voir à contre-
jour, comme une apparition, la silhouette de notre mère, sa douceur, l’auréole
tremblée de ses cheveux, sa main sur notre front mouillé et son baiser sur
notre joue. »
Il
fallait tout le talent, de Philippe Claudel pour faire vivre autrement,
quelques belles pièces d’Emile Friant, le peintre de l’instant. J’ai beaucoup
aimé la délicatesse, et l’intelligence avec lesquelles il a promené le lecteur entre le peintre, et les petites
choses insignifiantes de sa vie d’enfant et de jeune homme qui l’ont façonné.
Un
petit livre qui se lit avec autant de gourmandise qu’il s’admire, et se
feuillette.
Au revoir
Monsieur Friant, Philippe Claudel
Editions Nicolas
Chaudin (Novembre 2006)
75 pages
4ème
de couverture :
« Pont de
Fer, pont des Voleurs, pont de Neufcourt, pont de Rosières... Etre au-dessus de
l'eau tout en conservant les pieds secs. Le beau privilège. Passe l'eau, et
repasse, et nous autres comme couchés sur elle dans son lit de bronze miroitant
parsemé de chevelures d'algues. Est-ce la vie alors que contemplent en dessous
de leur bras noués les amoureux innombrables qu'attirent les ponts sur les
rivières ? »
J'aime beaucoup les peintures d'Emile Friant. J'adore le musée des Beaux-Arts de Nancy pour ça...
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