Il
a tout pour réussir dans la vie : une épouse toute entière dévouée à sa carrière,
une mère qui l’adule et le regarde avec une admiration sans borne, une vie de
luxe, la reconnaissance de ses pairs, un art qu’il maîtrise à la perfection, un
public à son pupitre, des musiciens suspendus à sa baguette….et pourtant, la
chute ne fait que commencer, et c’est à se demander jusqu’où elle va le mener.
Kandilis
cache avec un l’orgueil démesuré, et des manières cassantes, et destructrices
ses blessures profondes qui le conduiront aux abîmes.
Metin
Arditi connait la musique, et surtout son milieu ; Pour diriger à la
destinée d’un orchestre de grande renommée, il sait les petites et les grandes
faiblesses des artistes. En fin connaisseur, il déchiffre avec minutie et
rigueur l’âme de cet homme infect et si terriblement humain.
En
dépit de son antipathie notoire, et de la terreur qu’il aurait pu m’inspirer si
je l’avais eu face à moi, Metin Arditi est parvenu à me rendre ce chef aimable d’une certaine façon, et attachant
dans sa laideur. Comment ne pas souffrir avec lui lors de l’exécution de la 9ème
de Beethoven ?
Il
signe, ici, un roman bien noir, en choisissant de montrer les aspects peu
glorieux du milieu. Mais comment lui en vouloir, lui qui sait si bien évoquer,
les compositions qui jalonne le parcours de Kandilis, et qui m’ont accompagnées
tout au long de ma lecture.
La
musique est une maîtresse exigeante ; elle demande travail, humilité, et
respect. Le musicien n’est là que pour la servir.
Prince
d’orchestre, Metin Arditi
Actes Sud (Août
2012)
375 pages
4ème
de couverture :
Alors
que chaque concert lui vaut un triomphe et qu'il se trouve au sommet de sa
gloire, le chef d'orchestre Alexis Kandilis commet une indélicatesse dont les
conséquences pourraient être irrémédiables. Sa réputation est ébranlée. Aux
déceptions et revers qui s'ensuivent il oppose la certitude de son destin
d'exception. Mais les blessures les plus anciennes se rappellent à son souvenir.
L'insidieux leitmotiv des Kindertotenlieder - Les chants des enfants morts - de
Gustav Mahler lui chuchote sans répit le secret qu'il voudrait oublier. La
chute est inexorable. Seules l'amitié ou la confiance de quelques proches
semblent l'ouvrir à une autre approche de son talent, susciter en lui un homme
nouveau, dont la personnalité glisserait de la toute-puissance à la compassion,
de l'arrogance à l'empathie profonde. Se dessine peut-être une métamorphose...
Roman
haletant, parcours exalté, bouleversé par les véhémences de la musique, Prince
d'orchestre est aussi une réflexion sur la part d'imprévisible que contient
toute existence, sur la force du hasard et les abîmes de la fragilité humaine,
sur les souffrances que convoque, apaise, et souvent transcende l'inépuisable
fécondité de l'art.
A propos de
l’auteur :
Pour le challenge d'Anne .
Les personnages secondaires ne sont pas assez bien traités dans ce roman, c'est dommage.
RépondreSupprimerce n'est pas le meilleur Arditi que j'aie lu jusqu'à présent.
C'est un auteur que je n'ai pas encore lu, pourtant on en dit beaucoup de bien !
RépondreSupprimerUne belle lecture
RépondreSupprimerEt bien pourquoi pas, j'aime les romans sur les métamorphoses personnelles.
RépondreSupprimerJe ne connais pas du tout mais le note dans ma liste de livres à lire ! Merci pour la découverte :)
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