Erik
Larson s’intéresse dans ce copieux ouvrage à des faits méconnus de l’histoire
allemande ; cette période où Hitler vient d’arriver au pouvoir, et
installe insidieusement la terreur, sans que personne ou presque ne puisse ou
ne veuille réellement réagir.
C’est
en relatant la vie d’un historien fraichement nommé ambassadeur des Etats –Unis,
et débarquant à Berlin en 1933 avec femme
et enfants que l’auteur va développer le chemin qui va aboutir à de terribles
purges au sein du pouvoir Nazi, et à la prise de contrôle totale du pays par le
dictateur, qui a ainsi les coudée franches pour mener à terme son entreprise de
destruction.
Un
certain nombre de choses interpelle tout au long du développement des faits, et
surtout laisse le lecteur assez circonspect quant à ce qu’aurait pu être l’issue
du conflit …Je note en particulier l’antisémitisme larvé qui régnait aux USA à
l’entre-deux guerre.
« En cela
le colonel House exprimait un sentiment omniprésent aux Etats –Unis, que les
juifs d’Allemagne étaient en partie responsables de leurs propres malheurs. »
Et
c’est dans ce contexte de pensée que Dodd arrive à Berlin en 1933….
La
fille de Dodd dont le comportement arriviste, évaporé et même inconscient me
met d’emblée mal à l’aise. Copinant
aussi bien avec les Nazis, que les bolchéviques, elle n’aspire qu’à profiter de
son statut de fille d’ambassadeur, et à cultiver son oisiveté.
Le
manque de fermeté des autorités diplomatiques persistant dans optimisme
car persuadés jusqu’au bout que le régime tomberait m’a également frappée.
Si
l’ouvrage a le grand mérite de couvrir une période rarement abordée et ne pas
laisser le lecteur indifférent aux faits, et ses conséquences, en revanche, je
lui reproche d’une part un style journaliste un peu trop sec, et académique,
mais surtout d’être trop long, et de se perdre dans des détails qui finalement
ne nourrissent pas l’histoire, mais lassent le lecteur.
Dans le jardin
de la bête, Erik Larson
Le Cherche-midi
(Août 2012)
656 pages
4ème
de couverture :
Après
Le Diable dans la Ville blanche, Erik Larson nous offre un superbe thriller
politique et d'espionnage, fondé sur des événements réels et peu connus qui se
sont déroulés en Allemagne pendant l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler.
1933.
Berlin. William E. Dodd devient le premier ambassadeur américain en Allemagne
nazie. Sa fille, la flamboyante Martha, est vite séduite par les leaders du
parti nazi et leur volonté de redonner au pays un rôle de tout premier plan sur
la scène mondiale. Elle devient ainsi la maîtresse de plusieurs d'entre eux, en
particulier de Rudolf Diels, premier chef de la Gestapo, alors que son père,
très vite alerté des premiers projets de persécutions envers les Juifs, essaie
de prévenir le département d'État américain, qui fait la sourde oreille.
Lorsque Martha tombe éperdument amoureuse de Boris Winogradov, un espion russe
établi à Berlin, celui-ci ne tarde pas à la convaincre d'employer ses charmes
et ses talents au profit de l'Union soviétique. Tous les protagonistes de
l'histoire vont alors se livrer un jeu mortel, qui culminera lors de la fameuse
« Nuit des longs couteaux ».
A propos de l’auteur :
Erik
Larson, à Brooklyn en 1954, est journaliste. Il a étudié l'histoire russe à l'
Université de Pennsylvanie et obtient son diplôme en 1976. Il est diplômé de
Columbia University Graduate School of Journalism en 1978.
Erik
Larson a enseigné l'écriture à San Francisco State. Il vit à Seattle.
Après
Le Diable dans la Ville blanche, bientôt adapté au cinéma avec Leonardo
DiCaprio, Dans le jardin de la bête est son deuxième ouvrage paru en France.
Les droits d’adaptation cinématographique du livre ont donné lieu à des enchères
exceptionnelles, remportées par Tom Hanks.
Document de la 8ème sélection (retenu par
le jury d'avril)
Malgré ton bémol, je suis toujours très tentée par ce livre !
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