« A Stamps, la ségrégation était si totale que
la plupart des enfants noirs ne savaient pas, en vérité, à quoi ressemblaient
exactement les blancs. Excepté qu’ils étaient différents, et qu’il fallait
avoir peur d’eux, et cette peur traduisait aussi l’hostilité des faibles contre
les puissants, des pauvres contre les riches, des travailleurs contre les
patrons et des mal habillés contre les bien vêtus.
Je me rappelle n’avoir
jamis cru que les blancs fussent vraiment réels. »
Maya
Angelou nous livre ici le récit de sa jeunesse ballotée entre les états du sud
et la Californie. Alors que ses parents se séparent, elle part en Arkansas
vivre auprès de sa grand-mère et d’un oncle handicapé avec son frère Bailey. Si
la vie n’est pas rose, et si le fait d’être noire et pas comme les autres lui
est rappelé constamment, cette petite bénéficie de l’amour et des valeurs
familiales qui vont lui donner une assise solide pour affronter cette vie faite
de douleurs , d’épreuves parfois très dures pour une petite fille, et cette
enfance hantée par un sentiment d’abandon tenace.
Malgré
cela, Maya Angelou, parvient à faire de son récit un texte lumineux, où pointe
à chaque fois l’espoir d’un monde meilleur. Sans plainte, ni misérabilisme, la
petite Marguerite ne se résout en rien à
rester la petite fille noire qui passe après les autres.
Les
femmes sont fortes dans ce sud raciste et conservateur. La présence féminine
est frappante dans ce récit. Les hommes ont une place anecdotique, ou carrément
méprisable (parce que certains le sont au plus profond d’eux-mêmes).
Récit
à la fois militant et objectif, ce livre, malgré quelques (rares et petits)
moments de creux, se laisse agréablement lire ; tant par la façon d’aborder
les chose que par l’écriture d’une grande fluidité.
Je sais pourquoi
chante l’oiseau en cage, Maya Angelou
Les allusifs, Novembre
2008/ Le livre de poche, Octobre 2009
305/345 pages
4ème
de couverture :
Dans
ce récit, considéré aujourd'hui comme un classique de la littérature
américaine, Maya Angelou relate son parcours hors du commun, ses débuts
d'écrivain et de militante dans l'Amérique des années 1960 marquée par le
racisme anti-Noir, ses combats, ses amours. Son témoignage, dénué de la moindre
complaisance, révèle une personnalité exemplaire. A la lire, on mesure – mieux
encore – le chemin parcouru par la société américaine en moins d'un
demi-siècle...
A propos de l’auteur :
Maya
Angelou, de son vrai nom Marguerite Johnson, est une poétesse, écrivain, actrice
et militante afro-américaine, née en avril 1928 à St-Louis dans le Missouri.
Elle
est une figure importante du mouvement américain pour les droits civiques. Elle
est devenue une figure emblématique de la vie artistique et politique
outre-Atlantique où ses livres sont au programme des écoles.
Maya Angelou est connue pour ses œuvres autobiographiques I Know Why the
Caged Bird Sings (1969) et All God's Children Need Traveling Shoes (1986).
Son
recueil de poèmes Just Give Me a Cool
Drink of Water Fore I Die (1971) a été proposé pour le prix Pulitzer.
En
1993, Maya Angelou a lu son poème On the
Pulse of Morning à la demande de Bill Clinton lors de son discours
inaugural.
De
plus, en 2008, comme de nombreux leaders afro-américains historiques elle a
apporté son soutien à Hillary Clinton lors des primaires du Parti démocrate
pour l'élection présidentielle américaine avant de se ranger du côté de Barack Obama.
Elle
a influencé de nombreuses personnalités noires américaines
Ses
premiers ouvrages traduits en français ont été publiés en 2008 par l'éditeur
canadien Les Allusifs avec Tant que je
serai noire (2008) et Je sais
pourquoi chante l'oiseau en cage (2008).
Pour L'état de l'Arkansas, dans le cadre du challenge de Sofynet.
Maya Angelou est devenue un de mes auteurs préférés. Je me dis toujours que je vais relire ses livres, mais le temps me manque. Texte lumineux, c'est exactement ça !
RépondreSupprimerJe note ce livre, tu m'as donné envie de découvrir cette auteure. Hop, billet ajouté !
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