jeudi 18 juillet 2013

Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage


« A Stamps, la ségrégation était si totale que la plupart des enfants noirs ne savaient pas, en vérité, à quoi ressemblaient exactement les blancs. Excepté qu’ils étaient différents, et qu’il fallait avoir peur d’eux, et cette peur traduisait aussi l’hostilité des faibles contre les puissants, des pauvres contre les riches, des travailleurs contre les patrons et des mal habillés contre les bien vêtus.
Je me rappelle n’avoir jamis cru que les blancs fussent vraiment réels. »

Maya Angelou nous livre ici le récit de sa jeunesse ballotée entre les états du sud et la Californie. Alors que ses parents se séparent, elle part en Arkansas vivre auprès de sa grand-mère et d’un oncle handicapé avec son frère Bailey. Si la vie n’est pas rose, et si le fait d’être noire et pas comme les autres lui est rappelé constamment, cette petite bénéficie de l’amour et des valeurs familiales qui vont lui donner une assise solide pour affronter cette vie faite de douleurs , d’épreuves parfois très dures pour une petite fille, et cette enfance hantée par un sentiment d’abandon tenace.
Malgré cela, Maya Angelou, parvient à faire de son récit un texte lumineux, où pointe à chaque fois l’espoir d’un monde meilleur. Sans plainte, ni misérabilisme, la petite Marguerite  ne se résout en rien à rester la petite fille noire qui passe après les autres.
Les femmes sont fortes dans ce sud raciste et conservateur. La présence féminine est frappante dans ce récit. Les hommes ont une place anecdotique, ou carrément méprisable (parce que certains le sont au plus profond d’eux-mêmes).
Récit à la fois militant et objectif, ce livre, malgré quelques (rares et petits) moments de creux, se laisse agréablement lire ; tant par la façon d’aborder les chose que par l’écriture d’une grande fluidité.


Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, Maya Angelou
Les allusifs, Novembre 2008/ Le livre de poche, Octobre 2009
305/345 pages


4ème de couverture :

Dans ce récit, considéré aujourd'hui comme un classique de la littérature américaine, Maya Angelou relate son parcours hors du commun, ses débuts d'écrivain et de militante dans l'Amérique des années 1960 marquée par le racisme anti-Noir, ses combats, ses amours. Son témoignage, dénué de la moindre complaisance, révèle une personnalité exemplaire. A la lire, on mesure – mieux encore – le chemin parcouru par la société américaine en moins d'un demi-siècle...

A propos de l’auteur :

Maya Angelou, de son vrai nom Marguerite Johnson, est une poétesse, écrivain, actrice et militante afro-américaine, née en avril 1928 à St-Louis dans le Missouri.

Elle est une figure importante du mouvement américain pour les droits civiques. Elle est devenue une figure emblématique de la vie artistique et politique outre-Atlantique où ses livres sont au programme des écoles.

Maya Angelou est connue pour ses œuvres autobiographiques I Know Why the Caged Bird Sings (1969) et All God's Children Need Traveling Shoes (1986).
Son recueil de poèmes Just Give Me a Cool Drink of Water Fore I Die (1971) a été proposé pour le prix Pulitzer.
En 1993, Maya Angelou a lu son poème On the Pulse of Morning à la demande de Bill Clinton lors de son discours inaugural.

De plus, en 2008, comme de nombreux leaders afro-américains historiques elle a apporté son soutien à Hillary Clinton lors des primaires du Parti démocrate pour l'élection présidentielle américaine avant de se ranger du côté de Barack Obama.
Elle a influencé de nombreuses personnalités noires américaines
Ses premiers ouvrages traduits en français ont été publiés en 2008 par l'éditeur canadien Les Allusifs avec Tant que je serai noire (2008) et Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage (2008).
Pour  L'état de l'Arkansas, dans le cadre du challenge de Sofynet.




2 commentaires:

  1. Maya Angelou est devenue un de mes auteurs préférés. Je me dis toujours que je vais relire ses livres, mais le temps me manque. Texte lumineux, c'est exactement ça !

    RépondreSupprimer
  2. Je note ce livre, tu m'as donné envie de découvrir cette auteure. Hop, billet ajouté !

    RépondreSupprimer