Hélène
Carrère d’Encausse délaisse le temps d’un ouvrage sa chère Russie, pour nous
parler d’une Compagnie qu’elle
connait très bien, puisqu’elle y a été élue il y a plus de vingt-ans.
Ainsi,
elle présente ici l’Histoire de cette institution qu’est l’Académie Française,
en axant son propos sur ses relations, au cours de son histoire, et de l’Histoire,
avec le pouvoir politique.
Comment
l’Académie, au fil du temps à failli plusieurs fois disparaitre sous la
Révolution, et suite au Régime de Vichy.
Comment
les circonstances du moment ont conditionné et expliqué la présence de telles
ou telles corporations. Ainsi, n’étant plus en temps de conflits armés patents,
il n’y a plus de maréchaux comme c’était le cas entre les deux guerres, et la
présence des représentants de l’Eglise est plus discrète qu’autrefois.
Comment
cette institution, créée à l’origine pour constituer un groupe de pression
obsédé par l’unification par la langue, le Français a évolué non pas dans la
défense de la langue française, ce qui aux yeux de son secrétaire perpétuel est
assez réducteur, mais son accompagnement alors que celle-ci n’est plus une
langue diplomatique, mais une langue du cœur au travers de la Francophonie,
second volet de travail de la Compagnie.
Erudit
à souhait, fort bien écrit et documenté, on n’aborde pas l’ouvrage, il va sans
dire (encore cela puisse dépendre des lecteurs….) comme un roman. Il n’en
demeure pas moins une expérience passionnante,
et fort enrichissante. Comme l’ont été pour moi, les quelques essais ou
biographies que j’ai pu lire de l’auteur.
A
lire donc, au milieu d’autre chose, en se laissant le temps d’assimiler, quand
le sujet intéresse bien entendu.
A
lire pour la qualité du travail de recherche, de synthèse, et de rédaction.
Des siècles
d’immortalité, Hélène Carrère d’Encausse
Fayard, Novembre 2011
360 pages
4ème de
couverture :
L’Académie
française a été créée au XVIIe siècle par Richelieu dans un but politique:
renforcer l’unité de la France au moyen de la langue française. Au petit groupe
de quarante rassemblés sous le nom d’Académie,
Richelieu a donné deux trésors inestimables : l’indépendance et l’égalité des
membres, tout en les plaçant dans le
domaine royal. L’Académie reste depuis près de quatre siècles rassemblée autour
de ces deux principes. Son histoire est celle de ses rapports avec le pouvoir :
d’abord proche de celui-ci, elle revendique en permanence par la suite son indépendance, parfois même au prix de sa
destruction, comme ce fut le cas pendant la Révolution.
Quel rôle l’Académie française peut-elle
assumer au XXIe siècle alors que la
culture se mondialise mais qu’en même temps les sociétés se disloquent au
nom de multiples revendications ?
Ce livre est l’histoire politique d’une
institution, la plus ancienne de France
; elle en constitue également une étonnante exception.
A propos de l’auteur :
Historienne
de la Russie, Hélène Carrère d'Encausse est membre de l'Académie française
depuis 1991, où elle a été élue secrétaire perpétuel en 1999.
Hélène
Carrère d'Encausse a reçu le prix Aujourd’hui pour L’Empire éclaté (Flammarion)
en 1978, le prix Louise-Weiss en 1987, et le prix Comenius, en 1992, pour
l’ensemble de son œuvre. Sa biographie de Nicolas II (Fayard, 1996) a obtenu le
prix des Ambassadeurs en 1997. Hélène Carrère d'Encausse a publié de nombreux
ouvrages, notamment, La Gloire des nations (Fayard, 1990), Victorieuse Russie
(Fayard, 1992), Le Malheur russe (Fayard, 1988), Lénine (Fayard, 1988),
Catherine II (Fayard, 2002), L'Impératrice et l'abbé (Fayard, 2003) et L'Empire
d'Eurasie (Fayard, 2005), et Alexandre II, le printemps de la Russie.
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