Ma
première rencontre avec l’auteur avait un véritable flop ; Parle-leurs de
bataille, etc… n’avait assez rapidement gonflée.
Comment
allais-je recevoir Rue des voleurs ?
Nul
doute, les première pages démarrent fort ; tant sur le style que dans les
faits. Avec des mots qui sonnent et qui claquent,
et un phrasé heurté, et harponneur, nous entrons de plein fouet dans le drame
familial qui va précipiter Lakhdar sur les chemins de l’errance, de l’exil, et
des mauvaises rencontres.
Mathias
Enard nous montre une jeunesse en quête d’idéal, de repère, de liberté ;
une jeunesse prise entre le monde étriqué de leurs parents héritiers d’une
société traditionaliste qui s’effrite de toute part, et celui inaccessible qui
semble plein promesses.
Les
pays arabes s’embrasent, les fondamentalistes s’organisent. Lakhdar est
toujours pris en tenaille. C’est l’histoire d’un jeune homme lucide et
intelligent, épris de livres policiers, qui perd ses illusions, et qui au final ne sait
plus trop ce qu’il est et ce qu’il veut.
Mathias
Enard nous donne à un bien beau roman, bien ancré dans notre monde, peuplé de
personnages restitués avec juste ce qu’il faut de justesse et de lyrisme.
Rue des voleurs, Mathias Enard
Actes Sud, Août 2012
256 pages
4ème de
couverture : (extrait,
car trop bavarde….)
C’est
un jeune Marocain de Tanger, un garçon sans histoire, un musulman passable,
juste trop avide de liberté et d’épanouissement, dans une société peu
libertaire. Au lycée, il a appris quelques bribes d’espagnol, assez de français
pour se gaver de Série Noire. Il attend l’âge adulte en lorgnant les seins de
sa cousine Meryem. C’est avec elle qu’il va “fauter”, une fois et une seule. On
les surprend : les coups pleuvent, le voici à la rue, sans foi ni loi.
A propos de l’auteur :
Né
en 1972, Mathias Énard a étudié le persan et l’arabe et fait de longs séjours
au Moyen-Orient. Il vit à Barcelone.
Il
est l’auteur de cinq romans chez Actes Sud : La perfection du tir (2003, prix
des Cinq Continents de la francophonie ; Babel n° 903), Remonter l’Orénoque
(2005), Zone (2008, prix Décembre, prix du Livre Inter ; Babel n° 1020),
Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants (2010, prix Goncourt des
Lycéens, prix du Livre en Poitou-Charentes 2011) et Rue des Voleurs (2012).
Ainsi
que Bréviaire des artificiers (Verticales, 2007) et L’alcool et la nostalgie
(Inculte, 2011 ; Babel n° 1111).
Je l'avais aimé avec Parle leur de batailles, de rois et d'éléphants et je l'ai retrouvé avec plaisir sur ce titre. Ce sera un auteur incontournable pour moi
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