dimanche 27 octobre 2013

Plonger


Le ton est donné ; Paz est morte. Restent César et son fils Hector à qui l’histoire est contée.
Leur amour est né d’un malentendu ; il a tenu cahin-caha jusqu’au jour où Paz, belle espagnole solaire, artiste photographe au fait de célébrité, femme qui étouffe dans cette Europe que César ne veut plus quitter ; traumatisé aux quatre coins de la planète, il se replie accaparé par son fils qu’il aime, et dont la naissance l’a littéralement transformé.

Pour Hector, César dissèque ce couple qui a tant de mal à se trouver, à se former, et finalement à s’aimer. Ce couple, qui à défaut de communiquer, se réfugie individuellement dans son monde. Ce couple c’est un peu le reflet de notre société moderne, c’est un peu nous tous, enfants gâtés qui nous posons mille et une question futile, et en oublie l’essentiel.

Sans doute que les clichés sont parfois un peu exagérés ; sans doute que les traits de personnalités peuvent paraître, à certains moment caricaturaux.
N’empêche…Qu’il est attachant cet homme si protecteur, et maternel qui s’en va à la recherche de cette femme échouée sur une plage d’Arabie, non pas pour lui,  mais pour son fils. Cet homme malheureux, mais qui ne juge pas, qui pardonne, ne montre ses colères que dans les non-dits (ce qu’il ne montrera pas à son fils).

Et puis il y a l’écriture, qui comment dire…m’a enveloppé, m’a permis de me faire toute petite parmi eux, m’a tantôt " demandé" de les laisser en paix (tiens, Paz…cela veut dire la paix…), et tantôt m’a "invité" chez eux. Sans doute pas une" grande "écriture (si on écoute les puristes), mais une écriture à laquelle, à ce moment précis j’ai été sensible.

Les dernières pages de ce roman sont d’une beauté rare, et donnent tout leur sens à cette romance qui tombe à l’eau. Le lecteur, lui plonge avec César au milieu du silence qui a gainé ce couple.

Plonger, Christophe Ono-dit-biot
Gallimard, Août 2008
448 pages
Grand prix du roman de l’Académie Française 2013
 


4ème de couverture:

«Ils l'ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d'un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau.»
Un homme enquête sur la femme qu'il a passionnément aimée. Elle est partie il y a plusieurs mois, pour une destination inconnue, le laissant seul avec leur petit garçon.
Elle était artiste, elle s'appelait Paz. Elle était solaire, inquiète, incroyablement douée. Elle étouffait en Europe.
Pour son fils, à qui il doit la vérité sur sa mère, il remonte le fil de leur amour – leur rencontre, les débuts puis l'ascension de Paz dans le monde de l'art, la naissance de l'enfant – et essaie d'élucider les raisons qui ont précipité sa fin.
Des trésors de la vieille Europe aux mégapoles du Nouveau Monde, du marbre des musées au sable des rivages où l'on se lave de tout, Plonger est l'histoire d'un couple de notre temps. En proie à tous les vertiges d'une époque où il devient de plus en plus difficile d'aimer.

A propos de l’auteur:

Journaliste et écrivain, Christophe Ono-dit-Biot est né en 1975. Agrégé de Lettres, il est directeur adjoint de la rédaction de l'hebdomadaire Le Point, où il est notamment en charge des pages Culture. Écrivain, il a déjà publié quatre romans : Désagrégé(e) (2000), prix La Rochefoucauld, Interdit à toute femme et à toute femelle (2002), Génération spontanée (2004), prix de la Vocation, Birmane (2007), prix Interallié.

La ronde des "auteurs français" chez Tête de litote .


Pour le challenge d'Asphodèle :Grand prix du roman de l'Académie française 2013



9 commentaires:

  1. Tu me fais drôlement envie, je vais le noter derechef ! :)

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  2. Voilà la chronique qui me manquait pour mettre ce roman en haut de ma pile à lire.

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    1. Tu peux sans hésiter le faire remonter dans ta pile....Mais du coup en me laissant tenter, c'est le tien qui est obligé de patienter....

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  3. L'année dernière j'avais adoré le Grand prix du roman de l'Académie française avec La vérité sur l'affaire Harry Quebert, dont je vais peut être me laisser tenter par celui-ci! =)

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    1. Pourtant, celui de l'année dernière n'avait pas si bonne presse que cela.
      Celui-ci a été descendu magistralement par Gérard Collard......Mais pour moi, l'essentiel, c'est d'y avoir trouvé mon compte

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  4. Tu en parles avec tes tripes et cela me donne furieusement envie de m'y plonger

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  5. Je n'étais pas très tentée car comme les avis sont très bons, pourquoi pas...

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  6. Je viens de le terminer mais je suis beaucoup moins enthousiaste que toi. Certes, le narrateur, qui ressemble êtrangement à l'auteur est plus qu'attachant. Il est charmeur, amoureux, intelligent. Mais, les personnages ne m'ont pas convaincues, et j'y ai trouvé trop de digressions inutiles. J'avais peut-être trop aimé son précédent roman et attendais trop de celui-ci.

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