mercredi 18 décembre 2013

Un été blanc et noir


Elle est jeune, elle enseigne le français. Elle a l’insouciance des sixties. A Paris, les pavés n’ont pas encore volé. Elle s’en va finir l’année universitaire au Cap pour y enseigner le français à l’université.
Elle va y découvrir deux mondes ; le sien celui des blancs vivant dans les beaux quartiers, le temps de la première greffe cardiaque ; et un autre monde, celui des noirs, et des coloured et le traitement qui leur sont réservé… C’est le choc pour elle.

En face de chez elle, l’océan, et une ile… un homme y est enfermé à vie depuis peu.
Marianne a bien du mal à intégrer ce régime de ségrégation poussée dans ce qu’elle a de plus odieuse.

Dans ce roman tout en contraste, on passe d’un monde à l’autre ; d’un système de pensée à un autre. Frédéric Couderc campe de beaux personnages qui n’ont pas froid aux yeux, et ne sont pas forcément ceux qu’ils paraissent être.

Même entre soi, il faut apprendre à se méfier de l’autre. A l’inverse, on y découvre la solidarité exemplaire dont font preuve les blancs à l’égard des noirs sans mesurer les dangers qu’ils encourent.

Avec en toile de fond le look Courrège et les mélodies de Françoise Hardy, si une émouvant histoire d’amour se met en place,  nous assistons à la patiente mise en place d’une opération politique qui aurait pu changer le cours de l’histoire.

Ce roman se lit avec à la fois la légèreté qu’incite l’époque, et, la gravité qu’impose l’horreur du régime en place. Il émeut tout autant qu’il révolte.


Un été blanc et noir, Frédéric Couderc
Flammarion, Avril 2013
315 pages



4ème de couverture :

« Mandela se tenait là, devant moi, à quelques centimètres. La bonhomie de son visage faisait oublier la lumière blafarde de la prison, ses barreaux et ses bruits de serrures qui retentissaient dans l’écho vide des couloirs. Le short réglementaire, la veste de toile et les souliers en cuir sans âge, tenue avilissante réservée au boy, n’entamaient en rien sa prestance. Il posa sur moi un regard direct et me demanda  de façon déconcertante : « Bonjour chère Madame, comment allez-vous ?»

1968. Marianne, un jeune français professeur de lettres, est dépêchée en Afrique du Sud pour enseigner à l’université du Cap, ville dont le cadre idyllique referme à la fois la liberté des swinging sixties et l’horreur de la ségrégation. Elle fait la connaissance de Victor, Afrikaner désinvolte lié à Denise, jeune avocate blanche engagée dans la lutte contre les lois raciales. Le trio se voit bientôt mêlé à un évènement exceptionnel : la première greffe du cœur jamais réalisée... C’est l’âge d’or de l’apartheid et l’on peut très bien vivre au Cap dans l’ignorance de la majorité noire et métis parquée dans des bidonvilles dont les leaders sont emprisonnés sur Robben Island. Un bagne que Marianne finira par découvrir.

Pour l'Afrique du sud dans  le challenge d'Alexandra .



3 commentaires:

  1. Emotion et révolte. Une lecture sur l'Afrique du sud qui peut être instructive

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  2. Je voulais partager la réaction de l'auteur faisant suite à la publication de cette chronique.

    "Ce petit mot juste pour vous remercier, votre chronique sur "Un été blanc et noir" me touche, me plait, je suis heureux d'avoir partagé avec vous le destin de Marianne et Victor.

    Chaleureusement,"
    Frédéric Couderc

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  3. Voilà qui a l'air intéressant. Je note ce titre sur ma liste.

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