C’est
vrai que la couverture n’est pas engageante, mais que voulez-vous, Bernard
Poirette a tant vanté son précédent recueil de nouvelles, que je n’ai pas pu
résister à son premier « vrai polar ».
Si
des générations d’auteurs de polar se sont illustrés à nous montrer la face
glauque de l’Amérique urbaine, Frank Bill reste dans son Indiana natal pour
nous monter une autre Amérique, la rurale gangrénée par la violence, la drogue,
la misère et le désœuvrement.
Si
Tapply nous peignait le Maine bucolique avec la poésie, Frank Bill colle à la
réalité du terrain avec un langage cru, imagé, et sans métaphore qui peut
choquer le bourgeois…ou la bourgeoise…. A ne pas mettre entre toutes les mains !!!
De temps à autre, cela fait du bien de se faire un peu secouer la cervelle.
Ici,
inutile de chercher les bons….il n’y en a pas ; Tous méchants, et même
pire encore !! Pas très engageant ?
Et pourtant, on s’y attache malgré tout à ses salopards, ou à cette dépravée
avide de « bite bien raide », d’amphétamines, de cigarette, de bière et minée par la vengeance.
Oui,
c’est cru, violent, sale, grossier. On n’en lirait pas tous les jours, certes ;
mais sur 230 pages, cela passe aisément. Les chapitres sont courts. Et Frank
Bill parvient à captiver son lecteur. Je suis bien contente de cette découverte,
et je me laisserais presque tenter par le recueil de nouvelles de l’auteur, moi
qui ne suis pas une acharnée du genre.
Donnybrook,
Frank Bill
Gallimard,
Février 2014
230 pages
4ème de couverture:
Bienvenue
au Donnybrook : un tournoi de combats à poings nus qui se déroule sur un
terrain de cinq cents hectares dans les forêts du sud de l'Indiana. Vingt concurrents,
un ring en fil de fer barbelé, et le match se prolonge jusqu'au dernier homme
debout. Les spectateurs, saouls ou défoncés, misent sur leur favori.
Marine
est un père désespéré. Non seulement il est prêt à tout pour nourrir ses
gosses, mais c'est aussi le pugiliste le plus redoutable du Kentucky. Le
Donnybrook constitue pour lui une chance unique d'accéder à une vie meilleure.
Le prix accordé en espèces au gagnant résoudra tous ses problèmes, il en est
convaincu.
Angus
La Découpe, de son côté, a raccroché les gants depuis longtemps. Cette légende
des combats clandestins, jusqu'alors invaincue, s'est reconvertie avec sa sœur,
Liz, dans la fabrication de méthamphétamine. Leur dérive les mènera loin. Si
loin que Liz décide de le trahir. Le Donnybrook sera le lieu de leur dernière
confrontation.
Des
quatre coins de l'Amérique profonde, divers protagonistes, guidés par leurs
propres obsessions – drogue, violence, sexe, argent, honneur –, vont converger
vers les lieux de leur perdition. Ou de leur ultime rachat...
Donnybrook
est un livre féroce et explosif. Entre Donald Ray Pollock et Chuck Palahniuk,
Frank Bill nous offre un voyage dopé aux amphétamines à travers une Amérique
rurale en pleine débâcle.
A propos de l’auteur:
Frank
Bill est nouvelliste.
Il
a reçu le prix du meilleur recueil de nouvelles 2013, décerné par la rédaction
de Lire pour Chiennes de vies. Donnybrook est son second ouvrage paru chez
Gallimard, série noire.
Il
vit et écrit à Corydon, dans le sud de l'Indiana, où il est né en 1974.
Pour l'Indiana, dans le cadre du challenge de Sofynet. 45/51
ça me parait dur
RépondreSupprimerHop, billet ajouté !
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