Les
temps changent en Afrique du Sud ; les reconversions vont bon train. Mais
une chose est sure, la vermine, ne change pas ; elle a plutôt tendance à bonifier
à l’envers.
L’ouvrage
est avant tout l’histoire d’une vengeance très ancienne, un roman noir plus qu’un
polar au sens strict du terme. S’il y a des morts, et ils arrivent souvent
abruptement, et rarement seuls, leurs meurtriers sont toujours connus. Un roman noir donc, qui pose un cadre :
celui d’un pays gangréné par le crime, les trafics, et les rancœurs. C’est d’ailleurs
assez lourd à tenir. Ensuite on s’y habitue ; on se prend
même à y trouver son compte, en quelque sorte.
J’ai
eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire car j’avais l’impression de ne
pas tout maîtriser (des personnages qui semblaient
avoir connu par le passé des situations qui m’échappaient, une sensation
étrange de prendre le train en cours de route et de ne pas connaitre au moins
en partie le chemin déjà parcouru). Or il s’avère que ce livre est le second
volet d’une trilogie ; et je ne le savais pas. Cela m’a sans aucun doute
empêché de m’investir complètement au milieu de ces personnages et de leur
donner du corps. Peu, finalement ont
réussi à me capter.
En
revanche, passé le début, et en acceptant de ne pas tout maîtriser, la lecture
finit par devenir un plaisir. D’autant que le style colle à l’ambiance, et au
contexte sociétal. La violence de la
société sud-africaine, et le poids du passé sont omni- présents.
La
finalité de ce livre reste pour moi assez indéfinissable. Cela en fait une
lecture pas déplaisante, mais pas vraiment convaincante non plus. Je ne ferme
pas définitivement la porte à l’auteur qui, avec la dette, a sans doute du poser quelques bases fort utiles , mais qui
m’ont échappées.
Je
remercie les éditions ombres noires, et Babélio pour l’opération
masse critique.
Killer
country, Mike Nicol
Ombres noires, Septembre
2014
533 pages
4ème de
couverture :
Mace
et Pylon, deux ex-free fighters reconvertis dans la sécurité, offrent leurs
services aux riches touristes du Cap, dont les rues sont gangrénées par la
violence. Mais lorsqu'ils décident d'investir de l'argent sale dans un deal
immobilier douteux, ils ont affaire à des adversaires d'un nouveau genre: Obed
Chocho, tout juste remis en liberté conditionnelle, et Spitz, un psychopathe
qui assassine au son de playlists méticuleusement sélectionnées. Dans l'ombre,
la vénéneuse Sheemina tire les ficelles, méditant sa vengeance...
Mace
et Pylon échapperont-ils à la colère de leur vieille ennemie et au tueur lancé
à leur poursuite?
Une
immersion dans l'Afrique du Sud contemporaine, en proie à la violence et au
racisme mais aussi riche de cultures ancestrales et de paysages sublimes.
Envoûtant.
A propos de l’auteur :
Mike
Nicol, journaliste et écrivain, est né en 1951 et vit au Cap (Afrique du Sud).
Ses romans ont été traduits au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Allemagne,
ainsi qu'en France, aux éditions du Seuil. L'an dernier, La Dette a connu un
très grand succès en Allemagne et a été classé parmi les meilleurs polars de
l'année 2012.
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