Après
un immense coup de cœur pour Même le silence a une fin dont je garde un
souvenir intacte, il me fallait être consciente que la barre était placée très haute.
C’est
avec un roman qu’elle revient à l’écriture. Parce que les quelques livres qu’elle a eu entre les mains durant sa
captivité lui ont permis de rester debout ; lire ou écrire, reste pour
elle un besoin viscéral.
De
la dureté des FARC, à la dictature argentine, il n’y a qu’un pas. C’est dans ce
pays, miné, dans les années 70 par une dictature sans nom, que les personnages d’Ingrid
sont façonnés, sous l’œil bienveillant, aimant, et extralucide de Mama Fina, la
grand- mère que chacun d’entre nous
aimerait avoir. Son troisième œil, c’est à Julia qu’elle le transmet ; troisième
œil, qui est un don Et comme tout don, il doit aider les autres.
En
jouant avec les époques, Ingrid Betancourt, nous conte l’histoire d’une
jeunesse prise dans les tourments de l’histoire honteuse d’un pays, d’une
jeunesse éprise de liberté et d’idéaux luttant contre l’oppression.
Que
faisons6 nous de notre liberté ? Choisissons- nous d’être libre ? Comment
traversons-nous les épreuves ? Quelles directions prenons-nous à la sortie
du tunnel ? La vengeance, ou la vie et le bonheur envers et contre tout ?
Telles
sont les questions qui surgissent d’un roman d’une légèreté apparente, et qui
de prime abord peut paraitre comme un simple divertissement.
Je
retrouve avec plaisir la plume élégante d’Ingrid Betancourt, et son envie
communicative de croquer la vie.
C’est
en tout cas ce qu’elle dégageait, il y a quelques semaines, lorsque qu’elle est
venue, un dimanche après-midi, donner corps à ses personnages, partager son
expérience, mais surtout nous parler d’avenir, de ses combats, de ses craintes,
et sa foi inébranlable dans les causes qu’elle défend.
Un
grand merci aux éditions Gallimard, et à Babélio pour m’avoir permis de lire
cet ouvrage.
La ligne bleue, Ingrid Betancourt
Gallimard, Juin 2014
368 pages
4ème de
couverture :
Buenos
Aires, années 70. Julia a hérité de sa grand-mère Josefina un don précieux et
encombrant : parfois des scènes de l'avenir lui apparaissent, vues à travers le
regard de l'autre. À charge pour elle d'interpréter sa vision. Dès l'âge de
cinq ans, elle doit intervenir pour empêcher le déroulement d'événements
malheureux.
L'histoire
de Julia va basculer lors du retour de Perón en Argentine. Sympathisants du
mouvement des Montoneros, elle et son compagnon vont connaître le destin de
cette jeunesse idéaliste et révolutionnaire d'Amérique latine, fascinée tout
autant par la figure du Christ que par celle de Che Guevara et confrontée à la
réalité de la dictature militaire. Capturés par des escadrons de la mort, ils
réussiront à s'évader...
On
retrouve ici certains des thèmes qui traversaient Même le silence a une fin, le
grand récit d'Ingrid Betancourt relatant ses années de captivité dans la jungle
: la privation de liberté et ses conséquences, le courage individuel et la…
A propos de l’auteur :
Ingrid Betancourt Pulecio est une femme politique colombo-française, née en 1961 à Bogota ancienne sénatrice et activiste
anti-corruption.
Elle
est enlevée par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) le 23
février 2002 alors qu’elle fait campagne, malgré les avertissements de la
police et de l’armée, dans une zone où la guérilla est fortement présente.
Sa
détention est fortement médiatisée, en particulier « sur le registre de
l'émotion » en France, ce qui en fait un otage d’une valeur inestimable pour la
guérilla. Le gouvernement français essaye de la faire libérer en négociant avec
les FARC et avec l'aide du président vénézuelien Hugo Chávez, sans succès.
Elle
est délivrée, en compagnie de quatorze autres otages, lors de l’opération Jaque
menée par l'armée nationale colombienne le 2 juillet 2008, six ans et demi
après son enlèvement. Sa libération, de même que son enlèvement en février
2002, reçoit un large écho dans les médias.
Elle
passe une partie de son enfance en France, lorsque son père est en poste à l’UNESCO.
Elle fait ses études primaires à Paris (Assomption Lubeck) puis ses études
secondaires au lycée français Louis-Pasteur de Bogota.
Après
son baccalauréat, elle retourne à Paris pour suivre les cours de l'Institut
d'études politiques. Plus tard elle entre à l'Institut d'études politiques où
elle a pour professeur Dominique de Villepin. C'est là qu'elle fait la
connaissance d'un Français, Fabrice Delloye, qu'elle épouse en 1981. Elle
acquiert ainsi la nationalité française. En 1990, Ingrid Betancourt divorce et
revient seule à Bogotá.
Elle
est élue députée en 1994 et crée son parti, Oxígeno Verde, en 1998. Elle est
élue sénatrice la même année.
Elle
épouse en 1997 Juan Carlos Lecompte, homme politique colombien, architecte de
formation et publicitaire de métier. Dans ses remerciements après sa
libération, elle n'aura pas un mot pour lui et le couple est en instance de
divorce.
Elle
est désignée présidente d'honneur des Verts mondiaux lors du congrès du même
nom en mai 2008 au Brésil.
Elle
a écrit le récit de sa captivité, paru chez Gallimard, Même le silence a une fin.
Une problématique intéressante et une expérience tragique qui a dû mettre du plomb dans son écriture. Je ne l'ai encore jamais lu.
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