De
l’Ecosse à une petite île Néo-zélandaise, nous suivons le destin de trois
femmes, féministes avant l’heure.
Sous
l’égide d’un homme pétri de préceptes et d’idées morales strictes, un groupe
quitte l’Ecosse pour d’abord rallier l’Amérique du nord afin d’y vivre en
accord avec les idées de cet homme plus gourou et directeur de conscience
qu’homme religieux au sens légal du
terme.
Au
sein de cette communauté, ce sont les femmes qui ont la parole ; des femmes
bien décidées à vivre leurs choix au risque d’être mises au à l’écart de la
société.
Isabella,
Annie et Maria, respectivement grand-mère, fille et petite-fille suivent au gré
de leur migration leur chemin de vie, et résistent à leur manière à
l’oppression religieuse et sociétale. Des féministes qui ne disent pas leur nom
; des pionnières en quelque sorte.
L’intérêt
de ce roman réside d’une part dans sa construction, et les différentes formes
qu’il prend (lettres, journal, pensées, et narration). Il donne un reflet assez
plausible d’une certaine époque, et a pour base un personnage ayant existé.
En
revanche, je reste assez circonspecte sur le thème du secret. Le titre du livre
me laissait penser que j’allais y trouver davantage. En terme de secret, je
suis restée sur une certaine faim qui me fait dire que le livre des secret est
certes un bon livre, agréable, bien écrit, divertissant, mais pas un grand
livre dont on gardera un souvenir impérissable. Si sa lecture s’avère
plaisante, instructive, elle ne paraît pas à mes yeux indispensable pour qui aime
les histoires familiales entachées de secrets et/ou de non-dit.
Le
livre des secrets, Fiona Kidman
Sabine
Wespieser éditeur, Mai 2014
480
pages
4ème de
couverture :
En
1953, quand s’ouvre le roman, Maria vit depuis plus de cinquante ans seule dans
la maison de famille délabrée. On la surnomme « la sorcière de Waipu », elle
qui très jeune se rebella contre sa mère pour vivre sa passion avec un
cantonnier. Mise au ban d’une communauté encore très respectueuse des strictes
règles morales édictées par son sourcilleux fondateur – l’autoritaire et
charismatique Norman McLeod, avec qui sa grand-mère Isabella quitta l’Écosse en
1817 –, elle a tout le temps de se pencher sur le passé.
Après
plus de trente-cinq ans de voyage à travers le vaste monde et quelques longues
étapes, en Nouvelle-Écosse et dans l’île de Cap-Breton, sur les côtes
d’Amérique du Nord, McLeod, que ses disciples appelaient l’ « Homme », décida,
en 1854, que leurs tribulations prendraient fin sur cette côte du Nord de la
Nouvelle-Zélande où Maria vit le jour bien des années plus tard. L’Homme qui
guida là son peuple, convaincu de le conduire sur le droit chemin, reposait
depuis vingt ans déjà dans le cimetière près de l’océan.
Le
journal tenu par sa grand-mère tout au long de sa vie aventureuse, et sur
lequel Maria met la main, lui révèle pourtant l’envers du décor : s’y dessine
non le portrait d’une diablesse dont elle aurait hérité les penchants pervers
et indociles, comme sa propre mère tentait de l’en convaincre, mais celui de
l’héroïne indépendante et téméraire que fut Isabella. Il fallait bien du
courage en effet pour s’imposer face à un McLeod peu enclin à accepter chez ses
ouailles des opinions individuelles, surtout quand celles-ci étaient des
femmes.
Et
l’on comprend, au fil de cette formidable saga, que le Livre des secrets est
celui de ces femmes qui, pour exister dans une communauté masculine et
rétrograde, n’avaient d’autre choix que d’en contourner les préceptes.
A propos de l’auteur :
Fiona
Kidman est née en 1940 et vit à Wellington. Elle a grandi dans l'île du nord de
la Nouvelle-Zélande et a commencé une carrière de bibliothécaire à Rotorua, à
la fin de ses études. Puis elle a été journaliste, productrice pour la radio,
auteur de scénarios pour le cinéma et la télévision.
Elle
se consacre désormais à l’écriture, tout en étant très impliquée dans la vie
littéraire de son pays. Elle participe à de nombreuses organisations : elle est
notamment présidente de la New Zealand Poetry Society et du New Zealand Book
Council, mais également juge pour plusieurs prix littéraires, en particulier le
Commonwealth Fiction Prize. Elle donne aussi des cours d'écriture dans une
école qu'elle a fondée.
Elle
compte dans son pays comme un auteur de premier plan : Fiona Kidman a été faite
Dame Commander of the New Zealand Order of Merit en 1998 et est Officer of the
Order of the British Empire. Elle s’est également vu décerner, en 2009, le
titre d’officier de l’ordre des Arts et des Lettres, ainsi que la Légion
d’honneur de la part de l’ambassadeur de France en Nouvelle-Zélande.
Romancière,
nouvelliste et poète, elle a publié plus de vingt livres, qui ont reçu de
nombreux prix – en particulier le New Zealand Post en 1987 pour The Book of
Secrets. En 2006, elle est lauréate du prestigieux prix Katherine Mansfield,
qui lui permet de partir un an à Menton sur les traces de cette autre auteur
néo-zélandaise.
Deux
de ses romans ont été traduits en français, chez Sabine Wespieser éditeur :
Rescapée en 2006 et Le Livre des secrets en 2014, ainsi qu’un recueil de
nouvelles, Gare au feu en 2012, tous trois salués par la presse.
Elle
a aussi fait partie de la délégation d'écrivains néo-zélandais invités en
France en novembre 2006 dans le cadre des Belles Étrangères, qui ont donné lieu
à un livre publié en 2006, toujours chez Sabine Wespieser éditeur.
Pour le challenge d'Alexandra: Nouvelle -Zélande
Pour le challenge de Bianca .
Le sujet est intéressant mais dommage cependant que le secret ne soit pas à la hauteur !
RépondreSupprimerJ'avais hésité pour celui-ci. Je n'ai plus de regrets, ce n'est pas un coup de coeur
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