jeudi 15 janvier 2015

Les anges meurent de nos blessures



Yasmina Khadra, cette fois, ne nous fera pas traverser le temps, mais au contraire, a choisi une époque bien particulière de l’histoire de l’Algérie. Nous sommes au sortir de la Grande guerre, et si les différentes composantes de la population semblent vivre dans une certaine bonne entente, en tout cas de façade, il n’en reste pas moins un climat de racisme et de rejet qui finissent par exploser à la face des petites gens. A eux, qui vivent la défiance, et les mauvais coups du sort, ne reste que le sport pour espérer sortir du lot, et prendre l’ascenseur social.
Turambo est de ceux- là. Il ne ménage pas sa peine. Sa rapide mise en lumière, ne le fera pas pour autant grandir émotionnellement. Et c’est de l’amour, que viendra sa chute.

Yasmina Khadra immerge brutalement le lecteur en pleine chute pour mieux lui faire faire le chemin inverse, en sachant doser intelligemment une forme de suspense. Mais pourquoi nous trouvons notre héros promis à la bascule à Charlot ? Son destin est en marche, tout est écrit…
Enfin presque. Yasmina Khadra fera le reste en nous brossant un portrait attachant d’un homme que l’on aurait aimé pouvoir conseiller, et raisonner.
Ce que j’apprécie chez lui, c’est que les choses ne sont jamis noires ou blanches, les gens ni bon ou mauvais, mais au contraire il nuance, tente de se faire objectif, mais sans complaisance. Les choses et les personnages sont complexes, comme l’a été l’histoire de ce pays.

Si j’ai retrouvé avec plaisir Yasmina Khadra dont la plume imagée , poétique et réaliste à la fois, si plonger dans cette époque de l’histoire de l’Algérie peu abordée m’a beaucoup appris, je reste malgré tout toujours en attente des émotions ressenties lors de ma lecture de Ce que le jour doit à la nuit, sans doute un de ses meilleurs romans , pour moi, à ce jour.

Les anges meurent de nos blessures, yasmina Khadra
Julliard, Août 2013
403 pages

4ème de couverture :
Il se faisait appeler Turambo, du nom du village misérable ou il était né, dans l'Algérie des années 1920. Il avait pour lui sa candeur désarmante et un direct du gauche foudroyant. Il fréquenta le monde des Occidentaux, connut la gloire, l'argent et la fièvre des rings, pourtant aucun trophée ne faisait frémir son âme mieux que le regard d'une femme. De Nora à Louise, d'Aïda à Irène, il cherchait un sens à sa vie. Mais dans un monde ou la cupidité et le prestige règnent en maîtres absolus, l'amour se met parfois en grand danger.

A propos de l’auteur :
Yasmina Khadra est l'auteur de la trilogie Les Hirondelles de Kaboul, L'Attentat et Les Sirènes de Bagdad. La plupart de ses romans, dont À quoi rêvent les loups, L'Écrivain, L'Imposture des mots et Cousine K, sont traduits dans 42 pays. Ce que le jour doit à la nuit– Meilleur livre de l'année 2008 pour le magazine LIRE et prix France Télévisions 2008 – a été adapté au cinéma par Alexandre Arcady en 2012. L'Attentat a reçu, entre autres, le prix des libraires 2006. Son adaptation cinématographique par le réalisateur Ziad Doueiri, sortie sur les écrans en 2013, a reçu de nombreuses distinctions.

 Pour le challenge de Calypso autour du mot Ange.


 Pour le challenge de Bianca.

4 commentaires:

  1. C'est une auteure qu'il faudrait vraiment que je découvre!

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    1. Attention, contrairement à ce que laisse penser son nom, l'auteur est un homme ;)

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  2. J'aime beaucoup l'auteur et je n'avais pas eu le temps de lire celui-ci. Mais je sais qu'il est à la bibliothèque. Ne reste qu'à trouver un moment de creux. Ce n'est pas gagné

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  3. J'ai beaucoup apprécié cette lecture également, mais comme toi j'avais préféré Ce que le jour doit à la nuit qui m'avait beaucoup émue.

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