Lucas
et Klaus, deux jumeaux. Ils écrivent d’une seule voix, avec le nous, dans un
grand cahier, leur vécu dans la campagne hongroise ravagée par la seconde
guerre mondiale.
Ce
qui frappe, c’est le style ; cru, lapidaire, détaché. Les phases sont
courtes. Les mots claquent. L’auteur a souhaité montré à son lecteur une
enfance abandonnée à son triste sort. Klaus et Lucas sont à la fois abandonnés
par leur mère à une grand-mère pour le moins particulière, qui à son tour
laisse ces enfants livrés à eux même, et condamnés à « s’éduquer » mutuellement.
C’est dur, cruel, même. La vie ne laisse aucun répit à ces deux gamins qui très
vite comprendront que d’eux seuls dépendra leur survie.
Avec
une telle force, et une telle charge émotionnelle que peut susciter ce livre,
Agota Kristof a eu la sagesse de faire court, pour ne pas lasser son lecteur. Malgré
l’immoralité de ces enfants, on ne peut s’empêcher de s’y attacher et de faire
preuve d’un peu d’indulgence à leur égard. Ils n’ont aucun repère, n’ont reçu
aucune ossature ; la guerre se chargera de les pervertir.
Le grand cahier,
Agota Kristof
Seuil, 1986/Points ,2011
170/190 pages
Prix du livre européen
4ème de
couverture :
Klaus
et Lucas sont jumeaux. La ville est en guerre, et ils sont envoyés à la
campagne, chez leur grand-mère. Une grand-mère affreuse, sale et méchante, qui
leur mènera la vie dure. Pour faire face aux atrocités qui les entourent, Klaus
et Lucas vont entreprendre seuls une étrange éducation. Dans un style enfantin
et cruel, chaque événement de leur existence sera consigné dans un « grand
cahier ».
A propos de l’auteur :
Agota
Kristof (en hongrois Kristóf Ágota) est une écrivaine hongroise née en 1935, d'expression
francophone décédée en 2011 à Neuchâtel (Suisse).
À
l'âge de 21 ans, Agota Kristof quitte son pays, la Hongrie, alors que la
révolution des Conseils ouvriers de 1956 est écrasée par l'armée soviétique.
Elle, son mari et leur fille âgée de 4 mois s'enfuient vers Neuchâtel en Suisse
où elle vit depuis 1956. Son œuvre est marquée par cette migration forcée. Elle
travaille tout d'abord dans une usine, avant de devenir écrivain dans sa langue
d'adoption, le français.
Dramaturge
à ses débuts, elle va connaître un grand succès avec sa trilogie, parue au
Seuil, racontant l'histoire de deux jumeaux, traduite dans de nombreuses
langues. Elle a reçu le Prix du Livre européen pour le premier tome, Le Grand
Cahier, en 1987 et le Prix du Livre Inter, pour le troisième, Le Troisième
Mensonge, en 1992. Le deuxième tome a pour titre : La Preuve.
En
1995, paraît son dernier roman: Hier, aux éditions du Seuil.
En
1997 et en 2007, toujours aux éditions du Seuil, sont publiés deux recueils de
pièces de théâtre, respectivement : L’Heure grise et Le Monstre et autres
pièces.
Elle
a publié en 2004 aux éditions ZOÉ un récit autobiographique : L'Analphabète et
aux éditons du Seuil un recueil de textes anciens inédits : C'est égal.
Lauréate
de maintes récompenses, elle a notamment obtenu:
-
Le prix Schiller, en 2005.
-
Le prix autrichien pour la littérature européenne pour l'ensemble de son œuvre,
en 2008.
-
Un des prix Kossuth, le plus important de l’État hongrois pour les arts et la
science, en 2011.
Pour le challenge d'Enna catégorie: Objet
2/24
Pour le challenge d'Asphodèle :Prix du livre européen
Son nom me fait tilter à chaque fois car j'imaginais (bête que je suis) que c'était une parodie d'Agata Christie. Une oeuvre dense, on dirait !^-^
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