Cela
commence simplement. Une famille traditionnelle américaine où la mère veille
sur l’éducation du fils unique, et accompagne l’ascension professionnelle du
mari parti du bas de l’échelle, mais armé d’une ambition à faire lever les
montagnes. Le rêve américain est en marche, et se concrétise non loin du Cape
Cod dans une superbe maison au bord de l’océan où l’agent coule à flots, et le
consumérisme tape à l’œil frise la nausée. Les vieux démons de l’Amérique ne
sont pas morts. Les relents de ségrégation surgissent ici ou là. Le rêve, ça n’est
pas pour tout le monde.
Entre
un père décomplexé, et un fils résolu à ne pas céder à la tentation de l’argent
insolent, le fossé se creuse au fil des années d’autant que le fils n’a cure
des injonctions du père trop soucieux de maintenir son rang, et sa supériorité.
Trois
partie, trois époques constituent ce roman, où nous suivront nos personnes à
différentes époques sous la plume d’Hilly, le fils, hanté par le souvenir idéalisé
d’un amour interdit, et la persistance, malgré tout, des liens filiaux. Stuart Nadler,
dont l’écriture est soignée, signe un roman intéressant autour de la
culpabilité, du secret, et d’une vision du rêve américain. Sans doute l’allusion
à Gatsby le magnifique dont la lecture ne m’avait guère convaincue me parait un
peu exagérée, voire prétentieuse. La seconde partie, plus touffue, est à mon
sens plus roborative, et étirée que les deux autres. Il n’empêche que ce roman
reste une lecture agréable, même s’il lui manque un peu de souffle pour en
faire un grand roman. Stuart Nadler est un auteur prometteur avec une belle
marge de progression devant lui.
Je
remercie Arthur des éditions Albin Michel pour la découverte de ce
livre.
Un été à Bluepoint,
Stuart Nadler
Albin Michel,
Janvier 2015
420 pages
4ème de
couverture :
C’est
là, durant l’été 1952, que Hilton, son fils de dix-sept ans, se lie d’amitié
avec Lem Dawson, le « boy de couleur » chargé de l’entretien des lieux et du
courrier. Bien que sensible à la discrimination – les Wise sont juifs –, son
père voit d’un mauvais œil cette complicité. Mais ce même été, lorsque
l’adolescent tombe amoureux de Savannah, la nièce de Lem, il ne sait pas encore
que l’innocente idylle va tourner au drame, lui révélant la face cachée de son
père et signant pour ainsi dire l’arrêt de mort de Lem.
Des
années plus tard, hanté par le souvenir de la jeune fille qu’il n’a jamais
oubliée, Hilly part à sa recherche. Mais la culpabilité et les bonnes
intentions peuvent-elles racheter le passé ?
Après
un recueil de nouvelles très remarqué, Le livre de la vie, Stuart Nadler
retrace un demi-siècle d’Histoire américaine dans ce premier roman qui n’est
pas sans rappeler l’atmosphère Gatsby le magnifique et sa promesse du rêve
américain.
A propos de l’auteur :
Diplômé
de l'Université de l'Iowa, Stuart Nadler a été distingué en 2012 par la
National Book Foundation comme l'un des cinq meilleurs jeunes auteurs de moins
de 35 ans. Lauréat du prestigieux Truman Capote Fellowship, il enseigne la
littérature à l'Université du Wisconsin. Son recueil de nouvelles, Le livre de
la vie, a été publié aux Éditions Albin Michel en 2013 et salué par la presse.
Pour le challenge d'Enna catégorie:Lieu ( ligne 2)
Pour le challenge de Bianca.
Oh j'ai très envie de le lire :-)
RépondreSupprimerUn auteur à suivre peut-être...Gatsby, le rêve de nombreux écrivains.
RépondreSupprimerEncore un roman qui me tente ! Hop, billet ajouté !
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