Une
myriade de personnages dont la liste figure en début de livre afin que le
lecteur ne s’y perde pas (et c’est une heureuse initiative), pour une myriade
de scènes quotidiennes dans un village sans prétention pakistanais à distance
des grandes villes… tel est le cadre de ce premier roman dont la publication
française intervient bien après celles des romans postérieurs de l’auteur. Je
me suis demandé quelle en était la raison. Celles et ceux qui ont déjà lu d’autres
ouvrages de l’auteur auront sans doute quelques idées à avancer….
La
vie est bien agitée dans ce microcosme. Dans une société où la religion codifie
à peu près tout de la vie des humbles, les puissants, ou du moins, les moins
humbles semblent prendre quelques libertés avec ce qui est socialement
acceptable. Mais en réalité tout le monde parle, tout le monde y va de sa
morale, mais au fond chacun semble s’accorder du chaos qui règne.
La
mort du juge sert de point d’accroche pour une critique à mots couverts d’un
système politico-sociétal où l’hypocrisie règne et étouffe des règles d’un
autre âge.
La
mousson est attendue ; la moiteur et la chaleur attise les esprits… et semble
empeser une écriture qui m’a parue très ordinaire, et sans panache. La banalité
de l’histoire (qui en outre n’a pas de fin) n’en est que davantage écrasée, et
alourdie pour devenir un peu indigeste,
Je
n’ai pas senti d’implication particulière de l’auteur dans ce roman, mais
plutôt une mise à distance n’incitant
pas le lecteur à s’immerger au sein de cette communauté.
Je
remercie les éditions du Seuil pour l’envoi de ce livre en étant bien désolée
de n’y avoir trouvé le plaisir attendu.
Le cri de l’oiseau
de pluie, Nadeem Aslam
Seuil, Février 2015
(Publication originale en 1993)
280 pages
4ème de
couverture :
Une
bourgade anonyme du Pakistan, à l’ombre de deux mosquées concurrentes, est
secouée par deux événements simultanés : le meurtre du puissant juge Anwar, et
la réapparition mystérieuse d'un sac postal égaré dix-neuf ans plus tôt dans un
accident de chemin de fer. Quels secrets enfouis depuis longtemps ces lettres
vont-elles révéler ? Alors que la mousson approche et que la touffeur moite
devient de plus en plus écrasante, les passions se déchaînent au sein de la
petite communauté, menaçant de la faire éclater, laissant ses différents
acteurs troublés et désemparés.
Chronique
sociale, portrait du paysage politique et religieux du Pakistan au début des
années 1980, Le Cri de l’oiseau de pluie, premier roman de Nadeem Aslam, vient
compléter l’œuvre publiée et saluée d’un auteur qui compte désormais parmi les
grands de la littérature. On y trouve déjà la prose assurée et poétique, la
voix forte d’un écrivain qui n’a de cesse de dénoncer l’intolérance.
A propos de l’auteur :
Nadeem
Aslam, né au Pakistan en 1966, a quatorze ans lorsque sa famille fuit le régime
du général Zia et s’installe en Angleterre. Après des études à l'université de
Manchester, il se consacre à l'écriture. Avant Le Cri de l’oiseau de pluie, le
Seuil a publié La Cité des amants perdus (2006), finaliste du Booker Prize, La
Vaine Attente (2009) et Le Jardin de l’aveugle (2013), sélectionnés par
plusieurs prix littéraires français et étrangers. L’œuvre de Nadeem Aslam est
publiée dans une douzaine de pays. L’auteur partage aujourd’hui son temps entre
l’Angleterre et le Pakistan.
L'auteur, le titre, la couverture, le sujet... tout m'attire dans ce livre. J'espère qu'il me plaira plus qu'à toi.
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