« Moi, je crois que c’est justement pour cette
raison, parce que c’est à tel point inimaginable, que ceux qui peuvent raconter
doivent le faire. »
Parce qu’il
y a encore des gens qui doutent, ou pire encore, sont dans le déni, que ces
livres doivent être édités, lus, encore et toujours.
Parce qu’on
ne saura jamais assez ce que furent ces années d’anéantissement, et que bientôt
il n’y aura plus de témoins vivants, ces témoignages ont toute leur place dans
notre mémoire collective.
Parmi le
peu de déportés revenus des camps, il y a ceux qui ont été au cœur de l’enfer,
parce (malgré eux) directement en contact
et donc témoins de l’existence des chambres à gaz.
Shlomo
Venezia livre ici sous la forme d’un entretien avec la traductrice son
témoignage sans concession sur ce qu’il a vu, vécu, et fait durant sa
déportation à Auschwitz. C’est brut, sans faux semblant, ni fioritures. Il n’épargne
pas son lecteur, et c’est une bonne chose. On ne badine pas avec le sujet, et
on ne tourne pas autour du pot. Il faut dire, et le dire encore. Shlomo Venezia
a l’honnêteté de ne pas dire quand il n’a pas vu, il ne brode pas. Il éclaire
le lecteur sur les mécanismes de l’extermination, et la planification à grande échelle.
« Birkenau était un véritable enfer, personne
ne peut comprendre ni entrer dans la logique de ce camp. C’est pour cela que je
veux raconter, raconter tant que je le pourrai, mais en fiant uniquement à mes
souvenirs, à ce que je suis certain d’avoir vu et rien d’autre. »
Il ne se
pose pas en héros, mais en homme conscient de ses limites faces à l’inhumanité.
A aucun moment il ne juge les autres.
« La solidarité n’existait que quand on avait
assez pour soi ; autrement pour survivre, il fallait être égoïste. Pour
ceux qui n’avaient pas assez à manger, la solidarité devenait impossible. Alors
même quand il fallait prendre à quelqu’un pour survivre soi-même, beaucoup le
faisait. »
« On ne sort jamais vraiment du crématoire »
Sonderkommando-dans l’enfer des
chambres à gaz, Shlomo Venezia
Albin Michel, janvier 2007/ Le livre
de poche, octobre 2009
272 /284 pages
4ème de couverture :
« Je lis de très nombreux récits d'anciens
déportés qui me replongent chaque fois dans la vie du camp. Mais celui de
Shlomo Venezia est particulièrement bouleversant puisqu'il est le seul
témoignage complet que nous ayons d'un survivant des Sonderkommandos... La
force de ce témoignage tient à l'honnêteté irréprochable de son auteur qui ne
raconte que ce que lui-même a vu, sans rien omettre... Avec ses mots simples,
Shlomo Venezia redonne vie aux visages émaciés, aux regards exténués, résignés
et souvent terrorisés, de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants qu'il
croise une seule et dernière fois... La voix de Shlomo Venezia, comme celle de
tous les déportés, s'éteindra un jour, mais il restera ce dialogue entre un
témoin qui a vu, un des derniers, et une jeune femme, représentante de la
nouvelle génération, qui a su l'écouter... » Simone Veil
A propos de l’auteur :
Shlomo
Venezia est un écrivain juif italien né en 1923, et mort en septembre 2012,
survivant des déportés au camp de concentration nazi d'Auschwitz-Birkenau.
Shlomo
Venezia naît à Salonique, en Grèce, le 29 décembre 1923. Shlomo Venezia a été
arrêté avec sa famille à Thessalonique en avril 1944 et déporté dans le camp
d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, l'un des trois camps qui composait le site
d'Auschwitz.
Shlomo
Venezia, après la libération, devint un des plus importants porte-paroles de
l'Holocauste. Invité dans des émissions de télévision, dans des écoles, dans
des manifestations commémorant la Shoah, il s'adressa à la jeunesse afin qu'elle
soit le futur porte-parole de l'immense tragédie qui s'abattit sur l'Europe
entre 1940 et 1945. On lui doit ce témoignage émouvant:
Son
expérience a conduit Roberto Benigni à faire appel à lui en tant que consultant
avec Marcello Pezzetti, pour le film La Vie est belle.
ce doit être très intéressant, mais dur à lire
RépondreSupprimerje le note bien entendu !
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