mardi 24 mars 2015

Tristan et Isolde (Richard Wagner)



Alors qu’il est exilé en Suisse, qu’il vit une passion avec Mathilde Wesendonk, et qu’il est attelé à l’élaboration du Ring, Wagner met en chantier Tristan qui sera créée à Munich grâce à Louis II de Bavière.
L’œuvre  s’inspire librement du mythe nous parle de l’amour et du désir qui ne trouve sa résolution que dans la mort.
Musicalement, la partition de Wagner est savamment travaillée et raconte autant, voire davantage l’histoire que le jeu en lui –même. Chaque motif, chaque accord vaut parole, et geste. C’est en cela que Wagner a révolutionné l’opéra, et ce en dépit de toutes les polémiques et les tabous autour de ce compositeur de génie.

Dès la première note du prélude, longue page symphonique où tout est posé, le spectateur est embarqué pour 4h d’un voyage  au cœur de la passion amoureuse .Le metteur en scène a choisi des décors minimalistes et réalistes dans la tonalité des années 40 avec des costumes et chaussures plus ou moins seyants. Si l’acte I est situé sur un pont d’un cargo un peu décati d’où on ne voit jamis la mer, et où l’on se sent vite à l’étroit, les actes II , dans une chambre d’hôtel, et III, dans une modeste maison de pêcheur, se rapprochent du rivage, et donnent un peu moins l’impression de confinement.



Mélanie Diener campe une Isolde forte vocalement et scéniquement, tout comme le solide bas Attila Jun dans son monologue du Roi Marke du second acte. Le Tristan de Ian Stoney est un peu moins convainquant, moins stable, mais pas dénué de qualité pour autant.

L’orchestre a un rendu fin et précis, autant dans ses nuances que dans ses silences qui donnent encore plus de relief à une partition particulièrement émouvante.

La musique de Wagner, si elle est mal jouée peut vite prendre le chemin des pompiers, et atteindre le saint Graal si au contraire on s’y applique. E ce fut le cas ce soir.

Strasbourg, opéra National du Rhin, le 21 mars 2015


Présentation :

« Que la lumière de la vie s’éteigne sur nous deux réunis. »
Isolde Acte III, scène 2

Distribution :

Direction musicale Axel Kober
Mise en scène, décors et costumes Antony McDonald
Décorateur et costumier associé Ricardo Pardo
Lumières Mimi Jordan Sherin
Dramaturgie Helen Cooper

Tristan Ian Storey
Le Roi Marke Attila Jun
Isolde Melanie Diener
Kurwenal Raimund Nolte
Brangäne Michelle Breedt
Melot Gijs Van der Linden
Un berger, un marin Sunggoo Lee

Chœurs de l'Opéra national du Rhin
Orchestre philharmonique de Strasbourg

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