Alors qu’il
est exilé en Suisse, qu’il vit une passion avec Mathilde Wesendonk, et qu’il
est attelé à l’élaboration du Ring, Wagner met en chantier Tristan qui sera créée
à Munich grâce à Louis II de Bavière.
L’œuvre s’inspire librement du mythe nous parle de l’amour
et du désir qui ne trouve sa résolution que dans la mort.
Musicalement,
la partition de Wagner est savamment travaillée et raconte autant, voire
davantage l’histoire que le jeu en lui –même. Chaque motif, chaque accord vaut
parole, et geste. C’est en cela que Wagner a révolutionné l’opéra, et ce en
dépit de toutes les polémiques et les tabous autour de ce compositeur de génie.
Dès la
première note du prélude, longue page symphonique où tout est posé, le spectateur
est embarqué pour 4h d’un voyage au cœur
de la passion amoureuse .Le metteur en scène a choisi des décors minimalistes
et réalistes dans la tonalité des années 40 avec des costumes et chaussures
plus ou moins seyants. Si l’acte I est situé sur un pont d’un cargo un peu
décati d’où on ne voit jamis la mer, et où l’on se sent vite à l’étroit, les
actes II , dans une chambre d’hôtel, et III, dans une modeste maison de
pêcheur, se rapprochent du rivage, et donnent un peu moins l’impression de
confinement.
Mélanie
Diener campe une Isolde forte vocalement et scéniquement, tout comme le solide
bas Attila Jun dans son monologue du Roi Marke du second acte. Le Tristan de
Ian Stoney est un peu moins convainquant, moins stable, mais pas dénué de
qualité pour autant.
L’orchestre
a un rendu fin et précis, autant dans ses nuances que dans ses silences qui
donnent encore plus de relief à une partition particulièrement émouvante.
La musique
de Wagner, si elle est mal jouée peut vite prendre le chemin des pompiers, et
atteindre le saint Graal si au contraire on s’y applique. E ce fut le cas ce
soir.
Strasbourg,
opéra National du Rhin, le 21 mars 2015
Présentation :
« Que
la lumière de la vie s’éteigne sur nous deux réunis. »
Isolde
Acte III, scène 2
Distribution :
Direction
musicale Axel Kober
Mise en scène,
décors et costumes Antony McDonald
Décorateur
et costumier associé Ricardo Pardo
Lumières
Mimi Jordan Sherin
Dramaturgie
Helen Cooper
Tristan Ian Storey
Le Roi
Marke Attila Jun
Isolde
Melanie Diener
Kurwenal
Raimund Nolte
Brangäne
Michelle Breedt
Melot
Gijs Van der Linden
Un
berger, un marin Sunggoo Lee
Chœurs
de l'Opéra national du Rhin
Orchestre
philharmonique de Strasbourg
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