« Les ivrognes sont comme les oiseaux migrateurs,
ils retrouvent toujours la branche sur laquelle ils se sont posés un jour. »
Marseille,
fin d’été, ses petites frappes qui se font buter au détour d’une petite rue,
rien d’anormal à Marseille…
Mais
aussi, et c’est plus surprenant, des femmes de bon milieu, qui se font
massacrer dans les beaux quartiers…
Mais
que fait la police ? Nous sommes à Marseille !! Alors doucement le
matin, et pas trop vite l’après-midi ; et puis surtout, ne venez pas trop
secouer le commissaire. Il a ses méthodes, son train-train, et quelques
gugusses pas très propres sur eux.
Ajoutez
un baroudeur sur le retour, porté sur le pastis, et le sexe (dit) faible… Clovis,
c’est son petit nom. Il a élu domicile dans une bergerie dans les collines, mais
ne dédaigne pas descendre au bar, ni aller
fureter ici où là, officieusement, il va sans dire.
Avec
Maurice Gouiran, ça dépote et ça fuse. Ne vous attendez pas à des exercices de
style ; la prose y est directe, sans fioriture, virulente, et dont la part
de l’argot est juste dosée comme il faut. Il y a beaucoup d’humour et d’ironie là-dedans ;
Et cela fait du bien !
De
plus, du bruissement de la ville et de ses dangers, Maurice Gouiran nous fait
passer d’un trait de plume à la garrigue, et la vue sur la mer.
Au-delà
d’une enquête, qui, certes tient un peu le suspense au début, mais n’a rien de
redoutable non plus, c’est plus une ambiance, une atmosphère, et l’esprit des
lieux qui ont retenu mon attention.
Un
polar sans façon, bien agréable à lire le week-end, qui sous son air léger nous donne à voir une ville telle
quelle où les affaires du monde viennent se fracasser. L’art de mettre en
lumière l’actualité, et les dérives de nos sociétés sans se prendre au sérieux.
Une nuit trop douce
pour mourir, Maurice Gouiran
Editions Jigal,
Février 2015
245 pages
4ème de
couverture :
À
Marseille, l’été n’en finit jamais. Mais la douceur des nuits phocéennes
habituellement ponctuées par les traditionnels règlements de comptes à la
kalach’ est brutalement perturbée par un mystérieux tueur qui s’attaque
sauvagement aux jeunes bourgeoises des quartiers Sud. Curieusement, le modus
operandi de ces meurtres ressemble étrangement à celui de Jack l’Éventreur…
Clovis, en mission officieuse, décide alors de quitter son havre de paix et ses
collines pour tenter, entre deux frivolités, d’y voir plus clair. La tension
monte, la ville a peur jusqu’à ce que l’on découvre que les malheureuses
s’étaient toutes rendues en Ukraine quelques mois plus tôt. Drôle de
destination pour des vacances…
A propos de l’auteur :
Maurice
Gouiran est un écrivain français né le 21 mars 1946 au Rove (Bouches-du-Rhône),
près de Marseille, dans une famille de bergers et de félibres.
Il
passe son enfance dans les collines de l’Estaque, avant d'effectuer ses études
au lycée Saint-Charles, au lycée Nord puis à la faculté, où il obtient un
doctorat en mathématiques.
Spécialiste
de l'informatique appliquée aux risques et à la gestion des feux de forêts, il
est appelé comme consultant par l’ONU. Il enseigne également à l’université.
Son
premier polar, La nuit des bras cassés, paru en 2000, reçoit le prix Sang
d'Encre des lycéens de la ville de Vienne, Marseille, la ville où est mort
Kennedy est lauréat du prix SNCF du polar à l'été 2005, Sous les pavés la rage
est couronné par le prix Virtuel du Polar 2006 (prix décerné par les
internautes, ex-prix Rompol).
Pour le challenge d'Enna, catégorie Mort (seconde ligne)
les éditions Jigal ont très souvent de très bons polars
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