N’ayons
pas peur des mots, le type est abject. On lui doit plus d’une opération
terroristes Tour à tour mis au banc des nations, reçu comme un roi sous
les ors de la République, , courtisé pour on ne sait quelle raison obscure, le
type finira comme un chien sous les bombes ennemies pensant libérer son peuple
de sa tyrannie. On a échangé un cheval borgne contre un aveugle ;
autrement dit, éliminé un salopard, pour laisser à la place le vide, donc
l’anarchie…mais ceci est un autre débat !!
Yasmina
Khadra s’emploie ici à se mettre dans la peau du tyran, du salopard en
question ,de Khadafi, pour appeler le loup par son nom, qui raconte à la
première personne ce qui furent ses dernières journées, alors que son pays est
en pleine guerre civile, et l’objet d’opérations menées par l’OTAN, tout en se
remémorant ce que furent sa jeunesse et ses années de formation .
Se
mettre dans la peau d’un tel personnage dont au fond peu d’individus peuvent
établir la vraie psychologie, s’avère être une opération assez délicate.
Yasmina Khadra évite de tomber dans la caricature. Il montre un individu
contrasté aussi angoissé qu’il se montrait sûr de lui et de son destin.
Ce
grand malade autant adulé que craint nous apparait au grand jour, sous une
plume à la fois simple, percutante et sans complaisance à l’égard d’un type que l’on aurait aimé croiser pour
rien au monde.
Un
grand merci aux éditions Julliard pour m’envoi de ce livre.
La dernière nuit du
Raïs, Yasmina Khadra
Julliard, Août 2015
210 pages
4ème de
couverture :
Longtemps
j'ai cru incarner une nation et mettre les puissants de ce monde à genoux.
J'étais la légende faite homme. Les idoles et les poètes me mangeaient dans la
main. Aujourd'hui, je n'ai à léguer à mes héritiers que ce livre qui relate les
dernières heures de ma fabuleuse existence.
Lequel,
du visionnaire tyrannique ou du Bédouin indomptable, l'Histoire
retiendra-t-elle ? Pour moi, la question ne se pose même pas puisque l'on n'est
que ce que les autres voudraient que l'on soit. »
Avec
cette plongée vertigineuse dans la tête d'un tyran sanguinaire et mégalomane,
Yasmina Khadra dresse le portrait universel de tous les dictateurs déchus et
dévoile les ressorts les plus secrets de la barbarie humaine.
A propos de l’auteur :
Yasmina
Khadra est salué dans le monde entier. Sa trilogie Les Hirondelles de Kaboul,
L'Attentat et Les Sirènes de Bagdad a largement contribué à sa renommée. La
plupart de ses romans, dont À quoi rêvent les loups, L'Écrivain et Cousine K,
sont traduits dans 42 pays. Ce que le jour doit à la nuit – meilleur livre de
l'année 2008 pour le magazine Lire et prix France Télévisions 2008 – a été
adapté au cinéma par Alexandre Arcady en 2012. L'Attentat a reçu, entre autres,
le prix des Libraires 2006 et a été traduit dans 36 pays. Son adaptation cinématographique
par le réalisateur Ziad Doueiri est sortie sur les écrans en 2013 et a reçu le
prix du Public à Bastia et l'Étoile d'or à Marrakech.
C'est un livre que j'hésite à lire, je pense qu'il faut être en conditions pour le faire.
RépondreSupprimerMerci de cette chronique en tout cas
J'ai vraiment très envie de le lire et comme il fait partie des nouvelles acquisitions de la bibliothèque, cela ne saurait tarder.
RépondreSupprimerJ'aimerais le lire. Je pense qu'il sera à la bibliothèque.
RépondreSupprimerMe mettre dans la peau de Khadafi ne me tentait pas du tout mais ce livre devient une analyse générale et perspicace de n'importe quel roitelet imbu de pouvoir qui ne comprend pas le retournement de son peuple. Un très bon roman de Khadra pour moi.
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