Quand
on perd ses parents, on est orphelin. Quand on perd son conjoint, on est veuve
ou veuve.
Quand
on perd son enfant, on n’a pas de nom. La situation est tellement
contre-nature, qu’aucun vocable n’a trouvé sa place dans la langue française
pour poser les choses.
Sophie
Daull, est passée par là une veille de Noël. De cette douleur dans nom, elle va
nous livrer un récit sincère, naturel, presque familier, en tout cas sans
pudibonderie ni faux –semblant. E
C’est
le récit d’une mère meurtrie, mais debout, et digne qui parvient à glisser de
ci-delà quelques notes d’humour.
Agréablement
construit, et aéré, ce récit évite le misérabilisme, et l’apitoiement. Le
lecteur entre en confiance dans l’intimité de cette famille endeuillée parce que
justement, Sophie Daull a su se dévoiler et dire les choses sans voyeurisme. A
aucun moment ne nous vient le sentiment d’être de trop, et d’être entré par
effraction.
Si,
incontestablement, ce récit est touchant
de simplicité et de vérité, il m’a manqué un petit quelque chose pour le
rendre poignant à mes yeux ;ou alors je n’étais tout simplement pas assez
perméable à ce moment précis de la lecture.
Camille, mon envolée,
Sophie Daull
Editions Philippe
Rey, Août 2015
190 pages
4ème de
couverture :
Dans
les semaines qui ont suivi la mort de sa fille Camille, 16 ans, emportée une
veille de Noël après quatre jours d’une fièvre sidérante, Sophie Daull a
commencé à écrire.
Écrire
pour ne pas oublier Camille, son regard « franc, droit, lumineux », les moments
de complicité, les engueulades, les fous rires ; l’après, le vide,
l’organisation des adieux, les ados qu’il faut consoler, les autres dont les
gestes apaisent… Écrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque
jour en compagnie de l’enfant disparue, pour endiguer le raz de marée des
pensées menaçantes.
Loin
d’être l’épanchement d’une mère endeuillée ou un mausolée – puisque l’humour
n’y perd pas ses droits –, ce texte est le roman d’une résistance à
l’insupportable, où l’agencement des mots tient lieu de programme de survie : «
la fabrication d’un belvédère d’où Camille et moi pouvons encore, radieuses,
contempler le monde ».
A propos de l’auteur :
Sophie
Daull est née dans l'Est de la France. Comédienne, elle vit à Montreuil et
travaille partout. Camille, mon envolée est son premier roman.
Ce genre de livre me fait peur
RépondreSupprimerJustement, j'ai apprécié qu'il ne soit pas poignant. Juste émouvant et dénué de tabous et misérabilisme. Ce récit élève Camille, lui rend la vie. Je ne sais d'ailleurs pas comment c'est possible pour une mère. L'auteur a sûrement amoindri les phases d'effondrement.
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