« On
loue une machine, un âne, tout, mais pas un type. »
« Plutôt
des bêtes que des hommes, nous avions un vocabulaire des plus réduits, où
régnaient les gros mots. Pour moi, à cette époque, comme les autres ouvriers,
je ne savais rien des luttes des classes »
Court
roman, cacao relate l’arrivée au "Domaine Fraternité" de Sergipano.
Ce dernier, dont le père vient de mourir est réduit à être "loué" par
un être immonde dont le seul but est d’exploiter la main d’œuvre servile dont
il use et abuse sur son domaine.
Cacao
est le roman des sans grade, des déclassés. Jorge Amado s’attache à
montrer une autre facette d’un pays contrasté, inégalitaire.
Pour
autant il y montre aussi des êtres solidaires et joviaux. Si la vie est dure, il y a toujours de l’espoir…
Jorge
Amado n’use pas de misérabilisme. Sa langue est parfois un peu absconde dans la
mesure où elle colle à celle des ouvriers agricoles.
Si
la lecture est agréable, et d’une certaine manière, plaisante, elle n’en
restera pas pour autant mémorable. Tout cela m’a tout de même laissée à distance.
J’aurais apprécié quelque chose de plus dense, plus fourni, plus développé.
Cacao
de Jorge Amado, traduit du portugais par (), chez Stock (Mars 2010,160p),
disponible en poche chez J’ai lu (Octobre 2012,160 p)
Jorge
Amado
(1912-2001) est un écrivain brésilien de l'école moderniste.
Fils
de João Amado de Faria et de D. Eulália Leal, Jorge Amado arrive en 1931 à Rio
de Janeiro pour y étudier le droit. Il publie, la même année, son premier
roman, "Le pays du carnaval".
Devenu
membre du Parti communiste brésilien, il commence comme militant communiste de
1941 à 1942, mais il doit s'exiler en Argentine et en Uruguay. Quand il revient
au Brésil, il se sépare de sa première femme Matilde Garcia Rosa. Il est élu,
au nom de ce même parti, à l'Assemblée nationale constituante de 1945. La même année,
il se remarie avec l'écrivaine Zélia Gattai.
Au
début des années 1950, il est en exil politique à Paris, Prague et Dobříš
(siège de l'Union des écrivains
tchécoslovaques), Europe où
il va rencontrer Picasso et Aragon.
Après
avoir été lauréat du Prix Lénine pour la paix en 1951, en 1984, il est nommé
commandeur de la Légion d'honneur par le président français Mitterrand et
devient lauréat du Prix Camões en 1994.
Son
œuvre, qui montre les bas-fonds des communautés noires et mulâtres de la
province de Bahia où il a vécu, a été adaptée au cinéma, au théâtre et à la
télévision et traduite en 49 langues.
En
2012, le Brésil a célébré les 100 ans de sa naissance : à Sao Paulo, le Musée
de la langue portugaise a présenté une exposition-rétrospective "Jorge
Amado est universel", retraçant le parcours de l'écrivain au travers de
photos, manuscrits, films et objets lui ayant appartenu.
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