New-York
est la cité des morts !
Nécropolis
n’est pas la dernière parution à la mode. En effet il a été publié pour la
première fois en français en 1976, et, de ce fait, il demande de la part du
lecteur qu’il se remette dans le contexte de l’époque ; à savoir une ville
minée par le crime, l’insécurité, et au bord de la banqueroute ; une
époque sans téléphone portable, ni internet…
Un
roman vieillot, et ennuyeux me
direz-vous ? Pas du tout : un roman noir prenant qui ne comporte pas
vraiment d’intrigue, une multitude de faits qui s’ajoutent pour former mais une sorte de chronique au jour le jour qui nous plonge dans le quotidien d’un institut de
médecine légale d’une métropole.
Suivons Paul Konig, médecin légiste de son
état, chef de la morgue municipale. Il passe son temps au travail. Sa femme est
décédée, il préfère squatter son bureau,
ou les chambres froides, que de regagner son domicile. C’est un vieux
taciturne, usé, désabusé, lassé de la paperasse administrative.
Paul
arrive au terme d’une carrière rondement menée. C’est une sommité en son
domaine. Tout le monde le réclame.
Seulement,
il est fatigué par de longues années de travail, par de nombreuses embrouilles
et carambouilles au sein de son service ; et puis, sa fille chérie a
disparue…..Konig est hanté par sa vie, ses remords, ses regrets. Ses pensées
sont omniprésentes, elles habitent littéralement le travail de cet homme usé et
tiraillé.
Entre
les morts qui se succèdent, les rivalités professionnelles, et les soucis personnels
de Konig, le lecteur ne verra pas le temps passer ; temps, il est vrai
largement occupé à analyser, disséquer et reconstituer les cadavres. Herbert
Lieberman a une plume très descriptive, le sens du détail.
De
la multiplication des enquêtes nait un tableau
d’une ville en perdition, d’une faune humaine dont la noirceur n’effraie étonnamment
pas le lecteur.
Nécropolis
de Herbert Lieberman, traduit de l’américain par Maurice Rambaud chez seuil
(1976), disponible en Points poche (Octobre 1995, 505 pages)
Herbert
Lieberman
, né en 1933 à New Rochelle, état de New-York est directeur de publication au
Reader's Digest Book Club.
Il
s'est d'abord fait connaître par des romans psychologiques, dans la pure
tradition du roman policier anglais, avec, notamment, la Huitième case et la
Maison près du marais.
Il
devient ensuite le maître incontesté du grand «thriller» new-yorkais avec
Nécropolis (Grand prix de littérature policière, 1977), La Traque, Trois heures
du matin à New York, et du désormais célèbre La Nuit du solstice.
figure toi , ca va peut être t'étonné, que j'ai mis longtemps avant de rentrer dans l'univers du polar. J'étais autrefois plutôt un grand consommateur de SF et c'est donc tardivement que je me suis intéressé aux littératures policières. Et c'est avec Necropolis que j'ai enfin reussi à être hapé par ce genre, et depuis, ben depuis tu connais la suite .... :)
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