Jenny
Kramer est une adolescente sans histoire d’une ville cossue du Connecticut où
elle vit avec ses parents bien insérés dans au sein de leur communauté. Jenny
est victime d’un viol. Afin "d’oublier" elle reçoit un traitement
expérimental. Sa famille, et notamment son père s’acharne auprès des autorités
pour retrouver à tout prix le coupable, d’autant que Jenny ne va si bien que
cela.
Mais
peut-on réellement oublier ?
Ici
point d’enquête de police, en tout cas pas au premier plan. Le narrateur est le psychiatre Alan Forrester en charge de la thérapie de la jeune femme. Et d’emblée
la construction de ce roman prend une tournure un peu particulière tant l’implication
personnelle et familiale d’Alan est forte. C’est d’ailleurs ce qui rend la
première partie de ce thriller un peu poussive et parfois agaçante de par les
nombreuses digressions qu’il comporte.
Mais
c’est sans compter sur le talent de l’auteur qui insidieusement fait évoluer le
contenu vers une dissection au scalpel de tous les personnages qui gravitent
autour de la famille de Jenny, qui au passage sème le doute ici et là . De par
son étude psychologique méthodique et sans fard, Wendy Walker parvient à créer
un réel manque chez un lecteur qui au départ pouvait se perdre et se sentir un
peu agacé.
Elle
met aussi en lumière les interactions entre membres de la famille et entre les
membres de la communauté pour mieux en extraire les failles et les non-dits.
Encore
une fois Sonatine publie un ouvrage qui sort des sentiers battus en abordant un
banal sujet de polar sous un angle différent , déstabilisant au départ et qui
au final laisse un lecteur sans voix.
Un
grand merci à Muriel pour ce livre .
Tout
n’est pas perdu, de Wendy Walker, traduit de l’américain par Fabrice Pointeau,
chez Sonatine (Mai 2016, 350 pages)
Ancienne
avocate spécialiste en droit de famille, en droit commercial et banquier
d'affaires, Wendy Walker est romancière et éditrice.
Challenge Petit bac chez Enna : Ponctuation (ligne 3)
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