Ellory
est anglais, mais il est passionné par une certaine Amérique, celle qui ne tourne
pas très rond, celle qui s’arrange un peu avec ses valeurs… Après Vandetta, et
la Mafia, Ellory s’attaque ici à du lourd : la CIA….
Washington,
non loin des lieux de pouvoir, de nos jours….
4
femmes retrouvées mortes sérieusement amochées en l’espace de quelques mois
selon un modus operandi quasi similaire. Puis une autre….
L’inspecteur
Miller croit avoir affaire à une "banale " histoire de meurtrier
en série. Oui mais….
Parallèlement,
une étrange confession d’un honorable professeur d’université qui n’a pas fait
qu’enseigner dans sa vie… un type dont on va découvrir au fil des pages une vie
un peu spéciale, et surtout qui va nous faire défiler l’histoire de son pays et
de sa face sombre : les complots, assassinats de présidents ou tentatives,
le soutien à des régimes politiques d’Amérique centrale, le trafic de drogue…
Miller
est un type attachant, tant par points faibles, que par son intelligence
professionnelle, son acharnement à faire éclater la vérité, à donner vie à ces
femmes de l’ombre. Ce qui frappe chez lui c’est une certaine forme de naïveté. Miller
sent les choses, mais il ne parvient pas à percer le mystère de ces meurtres
parce qu’il ne semble pas imaginer une certaine réalité, celles des forces
obscure, même quand les hautes autorités viendront lui couper l’herbe sous les pieds.
Oui,
mais Miller a son métier chevillé au corps. Pas à pas, avec les moyens dont il
dispose, parfois à la limité de la légalité (mais peut-on lui en vouloir ?)
il s’acharne, cherche. Et c’est ce qui fait que l’on part avec lui les yeux
fermés.
Ellory
nous embarque dans un thriller avec toute sa fougue que l’on retrouve dans son
écriture. Son intrigue dans les méandres de la politique étrangère américaine
de ces trente dernières années est parfaitement menée.
Ellory
est un grand ;et chaque roman nous le prouve à nouveau, qu’on les lise
dans l’ordre ou pas. A chaque fois il se renouvelle. Ouvrir un ouvrage d’Ellory,
c’est la promesse de merveilleux moments de lecture, toujours trop courts ;
car c’est toujours avec regret que l’on tourne la dernière page, mais avec l’espoir
qu’un prochain opus se présente vite ….
Les
anonymes, de R.J Ellory, traduit de l’anglais par Clément Baude, chez
Sonatine (Octobre 2010, 690 pages), disponible au livre de poche (Février 2012,
740 pages)
R.
J. Ellory, -soit Roger Jon Ellory- est un écrivain britannique, auteur de
romans policiers et de thrillers.
Orphelin
très jeune, il grandit en pension, puis chez ses grands-parents, jusqu'à être
incarcéré à 17 ans pour braconnage. Une fois sa peine purgée, il se lance dans
la musique, tout en étudiant et lisant beaucoup: Tolkien, Stephen King...
Il
devient un temps guitariste du groupe de rock "The Manta Rays", avant
de se tourner vers la photographie. Il commence à écrire en 1987, mais il devra
attendre 2003 pour que son roman, "Candlemoth", soit publié.
On
peut citer parmi ses œuvres : "Vendetta" (A Quiet Vendetta, 2005),
"Seul le Silence" (A Quiet Belief in Angels, 2007), "Les
Anonymes" (A Simple Act Of Violence, 2008) ou encore "Les Anges de New York" (Saints of New York, 2010),"Les neuf cercles " "Mauvaise étoile ", "Les assassins", " Papillon de nuit "
Un pavé qui t'a davantage conquise que le précédent, tant mieux !
RépondreSupprimerEllory est un grand, je partage ton avis.
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