Tehila
est une très vielle dame vivant à Jérusalem ; probablement à l’époque du
mandat britannique. Elle noue un dialogue avec un jeune homme, le narrateur, et
in fine lui demandera de lui rédigé une lettre visant à demander pardon au
jeune homme qui lui était promis et congédié par son père. Telle est la règle
dans la tradition juive traditionnelle : il faut réparer les erreurs de
ses parents …
Comme
dans les autres nouvelles de l’auteur, Tehila, est imprégné des textes sacrés.
Heureusement, il y a un lexique pour orienter le lecteur pas forcément très au
clair dans ce domaine.
On
ne sait pas trop la part de conte et de légende dans ce qu’écrit Samuel Joseph
Agnon. On a parfois du mal à situer dans le temps. Une chose est certaine, son
écriture est toujours aussi belle et poétique. Cette courte nouvelle incite le
lecteur au repli dans sa bulle, et à s’envelopper de toute la douceur et de la
sagesse de cette histoire qui met la Femme en valeur. Par ailleurs, elle est très
enrichissante sur la plan spirituel parce qu’il explore les différents courants
du judaïsme en restant relativement accessible.
Tehila,
Samuel Joseph Agnon (1950), traduit de l’hébreu par Emmanuel Moses, chez Gallimard
(Janvier 2014, 100 pages).
Samuel
Joseph Tchatchkès dit Agnon est un écrivain israélien.
Agnon
ne va pas à l’école officielle mais il est éduqué par ses parents et par la
religion. Il vit dans un milieu dont la culture est autant le yiddish à la
maison, que l’hébreu qu’il apprend dès neuf ans dans les textes sacrés de la
Bible et du Talmud. Sa prise de conscience sioniste est définitive après la
mort de Herzl le 3 juillet 1904, le 7ème congrès sioniste de 1905 et surtout
les événements du pogrom de Bialystok de juin 1906- massacre de plus d'une
centaine de juifs.
Pour
la première fois, Tchatchkès prend le pseudonyme d’Agnon. De 1913 à 1924, il
part vivre en Allemagne. Avec son ami Martin Buber, il rassemble les écrits
hassidiques qui auront une influence profonde sur le judaïsme occidental.
En
1924, Agnon retourne en Israël après que sa bibliothèque et ses manuscrits
aient brûlés dans un incendie en Allemagne. Il s’installe à Jérusalem. Ses
écrits relatent la vie et le déclin des juifs en Galicie. Il publie "La
dot des fiancées" (1931) et "Une histoire simple" (1935).
En
1966, il obtient le prix Nobel de Littérature, qu'il partage avec la poétesse
Nelly Sachs.
Son
œuvre, profondément imprégnée par le hassidisme, marque un moment majeur de la
littérature hébraïque. Il a d’ailleurs contribué à l’invention de l’hébreu
moderne, bien que son écriture atypique, imbibée de textes sacrés soit
difficile à lire.
Challenge Petit bac chez Enna : Prénon (ligne 4)
Je ne connaissais pas cet auteur. Ça pourrait me plaire. Merci pour la découverte
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