« La
mort, c’est une chose, mais l’humiliation ça rentre en dedans, sous la peau, ça
pose ses petites graines de colère et vous bousille des générations entières. »
Fernand
Iveton est un français d’Algérie, communiste militant, anticolonialiste. Nous sommes en
1956. Et parce qu’il soutient l’indépendance de l’Algérie, Iveton s’engage vers
des actions symboliques. Il est arrêté avant même que sa bombe n’explose ;
une bombe qui devait marquer les esprits, et ne pas tuer.
Joseph
Andras, s’attache à nous relater dans ce récit poignant, la courte période allant de la condamnation à
mort d’Iveton à son exécution. Le procès tronqué, l’avocat inexpérimenté…. Mais
aussi et surtout les humiliations, les violences, l’inhumanité.
Iveton
était un homme épris de liberté, et aimant passionnément la terre qui la vue
naître. Il était marié à une femme, qui sans pour autant épouser les causes qu’il
défendait, respectait infiniment son combat et ses convictions. Entre les
scènes de prison. De cette relation avec
cette femme, et de sa genèse, il est aussi beaucoup question dans ce livre. Et
cela donne de fort beaux moments de lecture.
Joseph
Andras aborde ici un symbole de la
guerre d’Algérie, puis qu’Iveton a été le seul européen condamné à mort en
Algérie durant cette période. Iveton fut aussi sans aucun doute à l’origine de
l’engagement de Mitterrand à abolir la peine capitale, puisque que ce dernier était
ministre de la justice à cette époque-là et qu’il avait donné son accord au
Président Coty pour un refus de grâce présidentielle…..
Un
livre fort et instructif.
Le
portrait d’un homme honnête et idéaliste dépassé par l’histoire.
De
nos frères blessés, Joseph Andras, chez Actes sud (Mai 2016, 140 pages)
Né
en 1984, Joseph Andras vit en Normandie. Il voyage régulièrement à l’étranger.
De nos frères blessés est son premier livre.
Je le note pour mes lectures d'après rentrée
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