En
italique, nous suivons le récit d’une narratrice qui, à l’aide de la deuxième
personne du singulier raconte une histoire en prenant à témoin un petit garçon
à qui le "tu" s’adresse.
Puis,
en alternance nous découvrons ; sous la plume d’un narrateur extérieur,
Suzanne animatrice d’atelier d’écriture au collège. Autour d’elle, une
trentaine d’adolescents, à qui elle consacre une heure hebdomadaire. Par le
biais d’un banal premier exercice, Suzanne découvre un adolescent noir, Arsène
qui au fil de l’année va lui faire des confidences intimes et bouleversantes.
Suzanne recueille et reformule le passé d’Arsène.
J’ai longtemps eu peu
de la nuit,
traite d’une façon originale et très sensible de la douleur de l’exil et du
déracinement d’un enfant victime de la folie et de la cruauté des adultes. Mais parce que chacun se nourrit
de l’autre, et se répare avec l’autre, Suzanne
se confronte) son propre passé, et à ses propres douleurs d’enfance qui
lui reviennent à mesure qu’Arsène accepte
le travail d’écriture pour surmonter ses peurs d’enfant meurtri.
Ce
court et riche roman se lit en apnée, la gorge et le ventre serrés tant il nous
étreint, bouleverse, et nous illumine.
Je
retrouve dans la plume de Yasmine Ghata la sensibilité littéraire de celle de
sa mère Vénus Khoury-Ghata.
J’ai
le souvenir, il a quelques années, d’avoir éprouvé un grand plaisir à lire Le târ de mon père, une histoire pleine
de sensibilité, servie par une écriture sensuelle et élégante. Le hasard m’a
remis sur le chemin de Yasmine Ghata, histoire de me rappeler qu’elle avait
écrit d’autres ouvrages….
J’ai
longtemps eu peur de la nuit, De Yasmine Ghata, chez Robert Laffont (Août 2016,
160 pages)
Yasmine
Ghata
est d’origine libanaise par sa mère, la romancière et poète Vénus Khoury-Ghata,
et franco-bulgare par son père, le médecin et chercheur Jean Ghata.
Elle
a étudié l’Histoire de l’Art à la Sorbonne et à l’Ecole du Louvre. Spécialisée
dans les arts de l’Islam, elle a travaillé dans le milieu de l’expertise des
objets d’art.
Elle
a connu un grand succès avec son premier roman, La Nuit des Calligraphes
(Fayard, 2004), inspiré par la vie de sa grand-mère paternelle, et a été très
remarqué par la critique.
Premier
roman traduit en treize langues et couronné par le Prix de la découverte Prince
Pierre de Monaco, le Prix Cavour (Italie), et le Prix Kadmos (Liban) et le Prix
des Lecteurs d’Herblay 2005.
Challenge Petit bac chez Enna : Ponctuation (ligne 5)
Ton coup de coeur de la rentrée....j'aime lire en apnée, je le note pour mes lectures incontournables de rentrée
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