samedi 13 août 2016

J'ai longtemps eu peur de la nuit




En italique, nous suivons le récit d’une narratrice qui, à l’aide de la deuxième personne du singulier raconte une histoire en prenant à témoin un petit garçon à qui le "tu" s’adresse.
Puis, en alternance nous découvrons ; sous la plume d’un narrateur extérieur, Suzanne animatrice d’atelier d’écriture au collège. Autour d’elle, une trentaine d’adolescents, à qui elle consacre une heure hebdomadaire. Par le biais d’un banal premier exercice, Suzanne découvre un adolescent noir, Arsène qui au fil de l’année va lui faire des confidences intimes et bouleversantes. Suzanne recueille et reformule le passé d’Arsène.

J’ai longtemps eu peu de la nuit, traite d’une façon originale et très sensible de la douleur de l’exil et du déracinement d’un enfant victime de la folie et de la cruauté  des adultes. Mais parce que chacun se nourrit de l’autre, et se répare avec l’autre, Suzanne  se confronte) son propre passé, et à ses propres douleurs d’enfance qui lui reviennent à mesure qu’Arsène accepte  le travail d’écriture pour surmonter ses peurs d’enfant meurtri.

Ce court et riche roman se lit en apnée, la gorge et le ventre serrés tant il nous étreint, bouleverse, et nous illumine.

Je retrouve dans la plume de Yasmine Ghata la sensibilité littéraire de celle de sa mère Vénus Khoury-Ghata.

J’ai le souvenir, il a quelques années, d’avoir éprouvé un grand plaisir à lire Le târ de mon père, une histoire pleine de sensibilité, servie par une écriture sensuelle et élégante. Le hasard m’a remis sur le chemin de Yasmine Ghata, histoire de me rappeler qu’elle avait écrit d’autres ouvrages….

J’ai longtemps eu peur de la nuit, De Yasmine Ghata, chez Robert Laffont (Août 2016, 160 pages)


Yasmine Ghata est d’origine libanaise par sa mère, la romancière et poète Vénus Khoury-Ghata, et franco-bulgare par son père, le médecin et chercheur Jean Ghata.

Elle a étudié l’Histoire de l’Art à la Sorbonne et à l’Ecole du Louvre. Spécialisée dans les arts de l’Islam, elle a travaillé dans le milieu de l’expertise des objets d’art.

Elle a connu un grand succès avec son premier roman, La Nuit des Calligraphes (Fayard, 2004), inspiré par la vie de sa grand-mère paternelle, et a été très remarqué par la critique.

Premier roman traduit en treize langues et couronné par le Prix de la découverte Prince Pierre de Monaco, le Prix Cavour (Italie), et le Prix Kadmos (Liban) et le Prix des Lecteurs d’Herblay 2005.



 Challenge Petit bac chez Enna : Ponctuation (ligne 5)

1 commentaire:

  1. Ton coup de coeur de la rentrée....j'aime lire en apnée, je le note pour mes lectures incontournables de rentrée

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