vendredi 26 août 2016

Là où les lumières se perdent



 « Il est impossible d’échapper à qui j’étais, à l’endroit d’où je venais. J’avais été chié par une mère accro à la meth qui venait juste d’être libérée de l’asile de fous. J’&tais le fils d’un père qui me planterait un couteau dans la gorge pendant son sommeil si l’humeur le prenait. Le sang est plus épais que l’eau et je me noyais dedans, et une fois que j’aurais touché le fond, personne ne me retrouverait. »

 On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille…. 

Jacob est  au fond un bon gosse ; en tout cas il n’aspire à pas grand-chose d’autre que de partir, et accompagner Maggie qu’il aime  en toute sincérité.
Seulement voilà, Jacob est le fils d’un caïd local et notoire, et d’une pochtronne recluse dans son mobil home. Et avec un pédigrée pareil,  on ne s’arrache pas si facilement à son destin; même avec la même avec la meilleure volonté du monde, parce qu’un père reste un père, et qu’au fond on l’aime malgré lui, et malgré soi.

David Joy nous plonge au cœur d’une Amérique d’un autre âge et qui semble passée à côté de toutes règles morales et civiques, ne faisant pas la différence entre le bien ou le mal ; une enclave de violence, et de non droit.

Jacob parait bien frêle pour lutter contre un père que tout le monde craint, et un entourage qui n’a de cesse de lui alourdir son passé.

David Joy nous offre un texte à vif, sur la corde raide ; un beau texte malgré sa noirceur parce qu’il laisse une petite place à un personnage que l’on a envie de sauver du désastre. Il ne laisse aucune illusion sur ce monde pourri jusqu’au cœur dans lequel il souffle encore, malgré tout un petit vent d’espoir et de rédemption.

Un grand merci à Muriel pour cet envoi estival.

Là où les lumières se perdent, de David Joy, traduit de l’américain par Fabrice Pointeau, chez Sonatine (Août 2016, 300 pages)


David Joy est né à Charlotte, en Caroline du Nord, en 1983.

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