« Il
est impossible d’échapper à qui j’étais, à l’endroit d’où je venais. J’avais été
chié par une mère accro à la meth qui venait juste d’être libérée de l’asile de
fous. J’&tais le fils d’un père qui me planterait un couteau dans la gorge
pendant son sommeil si l’humeur le prenait. Le sang est plus épais que l’eau et
je me noyais dedans, et une fois que j’aurais touché le fond, personne ne me retrouverait. »
On
ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille….
Jacob
est au fond un bon gosse ; en tout
cas il n’aspire à pas grand-chose d’autre que de partir, et accompagner Maggie qu’il
aime en toute sincérité.
Seulement
voilà, Jacob est le fils d’un caïd local et notoire, et d’une pochtronne
recluse dans son mobil home. Et avec un pédigrée pareil, on ne s’arrache pas si facilement à son destin;
même avec la même avec la meilleure volonté du monde, parce qu’un père reste un
père, et qu’au fond on l’aime malgré lui, et malgré soi.
David
Joy nous plonge au cœur d’une Amérique d’un autre âge et qui semble passée à
côté de toutes règles morales et civiques, ne faisant pas la différence entre
le bien ou le mal ; une enclave de violence, et de non droit.
Jacob
parait bien frêle pour lutter contre un père que tout le monde craint, et un
entourage qui n’a de cesse de lui alourdir son passé.
David
Joy nous offre un texte à vif, sur la corde raide ; un beau texte malgré
sa noirceur parce qu’il laisse une petite place à un personnage que l’on a
envie de sauver du désastre. Il ne laisse aucune illusion sur ce monde pourri
jusqu’au cœur dans lequel il souffle encore, malgré tout un petit vent d’espoir
et de rédemption.
Un
grand merci à Muriel pour cet envoi estival.
Là
où les lumières se perdent, de David Joy, traduit de l’américain par Fabrice
Pointeau, chez Sonatine (Août 2016, 300 pages)
David
Joy
est né à Charlotte, en Caroline du Nord, en 1983.
Je n'avais pas repéré ce titre avant d'en lire une très bonne chronique. Tu confirmes. Un de plus sur ma liste
RépondreSupprimerComme Jostein
RépondreSupprimerje copie sur Jostein et Zazy
RépondreSupprimer