« Mais on ne pouvait pas revenir d’avoir tué
un homme. »
Paru
dans une nouvelle collection Gallmeister, Le verger de marbre est bien loin d’une
Amérique universelle que l’on croit connaître sur le bout des doigts. Hors du
temps, et presque hors lieu, ce premier roman nous montre des personnages de
tous les jours, dans une vie de tous les jours d’un coin reculé, en dehors,
presque de toute civilisation.
Scène
banale d’une Amérique des sans- grade, et laissés pour compte qui ne
connaissent que la violence, l’alcool : Beam Sheetmire tue son agresseur
sur un petit ferry que son père lui laisse piloter de temps à autre. Et comme
les choses ne sont jamis simples, le mort n’est pas n’importe qui ; il est
le fils du caïd local, et même un peu plus, mais ça c’est une autre affaire….La
fuite est la seule issue…
Le
verger de marbre est une sorte de western moderne et rural qui laisse éclater
aux yeux du lecteur toutes les misères et désillusions d’une société à l’écart
de tout ou presque. Beam se voit propulsé vers une vie d’adulte à laquelle il n’est
pas préparé, dont il ne maîtrise ni les tenants ni les aboutissants, car issus
de parents aussi démunis que lui si ce n’est plus.
L’écriture
est implacable, sans fioritures ni faux semblant. Cela claque, mais sans
précipitation. Tout est dans la maîtrise, jusque qu’à la fin qui ménage le lecteur,
libre d’imaginer…. Alex Taylor écrit avec brio, et efficacité, sans sombrer dans
la facilité ni les lieux communs. C’est fort, puissant et " tendre"
à la fois.
Du
roman noir comme je les aime !
Merci
aux éditions Gallmeister qui m’ont permis de lire en avant-première cet
ouvrage, et la bonne fée Léa qui se reconnaitra .
Le
verger de marbre, de Alex Taylor, traduit de l’américain par Anatole Pons, chez
Gallmeister, collection Néonoir (Août 2016, 275 pages)
Alex
Taylor
vit à Rosine, Kentucky. Il a fabriqué du tabac et des briquets, démantelé des
voitures d’occasion, tondu des pelouses de banlieue et aussi été colporteur de
sorgho pour différentes chaînes alimentaires. Il est diplômé de l’université de
Mississippi et enseigne aujourd’hui à l’université de Western Kentucky. Ses
nouvelles ont été publiées dans diverses revues littéraires.
Tu me donnes envie de lire ce livre. Très beau commentaire. Merci.
RépondreSupprimerUne chronique qui donne envie mais les polars ne sont pas dans mes priorités
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