samedi 13 août 2016

Le verger de marbre



« Mais on ne pouvait pas revenir d’avoir tué un homme. »

Paru dans une nouvelle collection Gallmeister, Le verger de marbre est bien loin d’une Amérique universelle que l’on croit connaître sur le bout des doigts. Hors du temps, et presque hors lieu, ce premier roman nous montre des personnages de tous les jours, dans une vie de tous les jours d’un coin reculé, en dehors, presque de toute civilisation.
Scène banale d’une Amérique des sans- grade, et laissés pour compte qui ne connaissent que la violence, l’alcool : Beam Sheetmire tue son agresseur sur un petit ferry que son père lui laisse piloter de temps à autre. Et comme les choses ne sont jamis simples, le mort n’est pas n’importe qui ; il est le fils du caïd local, et même un peu plus, mais ça c’est une autre affaire….La fuite est la seule issue…
Le verger de marbre est une sorte de western moderne et rural qui laisse éclater aux yeux du lecteur toutes les misères et désillusions d’une société à l’écart de tout ou presque. Beam se voit propulsé vers une vie d’adulte à laquelle il n’est pas préparé, dont il ne maîtrise ni les tenants ni les aboutissants, car issus de parents aussi démunis que lui si ce n’est plus.

L’écriture est implacable, sans fioritures ni faux semblant. Cela claque, mais sans précipitation. Tout est dans la maîtrise, jusque qu’à la fin qui ménage le lecteur, libre d’imaginer…. Alex Taylor écrit avec brio, et efficacité, sans sombrer dans la facilité ni les lieux communs. C’est fort, puissant et " tendre" à la fois.

Du roman noir comme je les aime !

Merci aux éditions Gallmeister qui m’ont permis de lire en avant-première cet ouvrage, et la bonne fée Léa qui se reconnaitra .

Le verger de marbre, de Alex Taylor, traduit de l’américain par Anatole Pons, chez Gallmeister, collection Néonoir (Août 2016, 275 pages)


Alex Taylor vit à Rosine, Kentucky. Il a fabriqué du tabac et des briquets, démantelé des voitures d’occasion, tondu des pelouses de banlieue et aussi été colporteur de sorgho pour différentes chaînes alimentaires. Il est diplômé de l’université de Mississippi et enseigne aujourd’hui à l’université de Western Kentucky. Ses nouvelles ont été publiées dans diverses revues littéraires.




 Challenge Petit bac chez Enna : Lieu (ligne 5)

2 commentaires:

  1. Tu me donnes envie de lire ce livre. Très beau commentaire. Merci.

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  2. Une chronique qui donne envie mais les polars ne sont pas dans mes priorités

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