lundi 8 août 2016

Les neuf cercles



« On perdait une partie de son humanité à la guerre, et on ne la récupérait jamais

Certains en revenaient et sombraient à petit feu ; d’autres par on ne sait quel miracle, parvenaient, non pas à se reconstruire, mais à reprendre pied. Gaines est de ceux-là ; De retour du Vietnam où il connut l’enfer, à l’ombre de sa mère malade, et de son uniforme de shérif, tente de se laver de ce qu’il a vu, vécu au cœur du conflit.

Il occupe ses fonctions dans une petite ville du Mississipi, sans se douter qu’un jour, le ciel lui tombait, à nouveau, sur la tête .Cet homme blessé, rongé par la culpabilité d’avoir survécu, seul, hanté par des cauchemars  se jette avec l’énergie du désespoir dans une enquête sans le moindre indice, mais accablé, chaque jour un peu plus, par les horreurs qui s’accumulent.

« Mieux vaut ne pas penser. Mieux vaut observer, voir ce qu’il y a à voir, et essayer de comprendre. ».

Ici, sans doute mieux que dans ses autres ouvrages, Ellory décrypte, dissèque, l’âme de ses personnages. Son écriture addictive, et alerte, prend le temps de sonder chacun, chaque geste, de décrire avec précision chaque situation.
Il prend le temps de construire son intrigue, se semer ici et là ses indices, ou faux-indices. Il ne nous rien d'emblée. C’est avec lui, qu’il faut cheminer, selon son bon vouloir, dans cet univers macabre dont personne ne sortira indemne.
De temps à autre, une autre voix nous guide à sa façon, nous montre les choses, et les personnes sous un autre angle. Cette voix est peu présente, mais a son importance.

Ellory est un maître du roman noir .Il le prouve encore ici, en livrant, à mon sens un de ses meilleurs opus avec seul le silence pour lequel j’ai une tendre toute particulière.

Les neuf cercles de R.J Ellory, traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau, chez Sonatine (Octobre 2014, 575 pages), disponible au livre de poche (Août 2015, 696 pages)


R. J. Ellory, -soit Roger Jon Ellory- est un écrivain britannique, auteur de romans policiers et de thrillers.

Orphelin très jeune, il grandit en pension, puis chez ses grands-parents, jusqu'à être incarcéré à 17 ans pour braconnage. Une fois sa peine purgée, il se lance dans la musique, tout en étudiant et lisant beaucoup: Tolkien, Stephen King...

Il devient un temps guitariste du groupe de rock "The Manta Rays", avant de se tourner vers la photographie. Il commence à écrire en 1987, mais il devra attendre 2003 pour que son roman, "Candlemoth", soit publié.

On peut citer parmi ses œuvres : "Vendetta" (A Quiet Vendetta, 2005), "Seul le Silence" (A Quiet Belief in Angels, 2007), "Les Anonymes" (A Simple Act Of Violence, 2008) ou encore "Les Anges deNew York" (Saints of New York, 2010),"Les neuf cercles " "Mauvaise étoile ", "Les assassins", " Papillon de nuit  "


2 commentaires:

  1. Décidément, R.J Ellory te réussit bien, dans le choix de tes pavés de l'été :) !

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  2. Un coup de coeur pour Ellory, tu ne m'étonnes pas.
    J'avais apprécie celui-ci.
    On le retrouve en octobre...

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