vendredi 26 août 2016

Meurtres pour rédemption



Marianne n’a rien de la citoyenne modèle. A 20 ans, elle porte un lourd paquetage. Elle est condamnée à la prison à vie. Au fond de sa cellule, elle n’a que pour repère le passage des trains ; sa seule source d’évasion .

Durant la première moitié de cette terrible histoire, nous assistons à un redoutable et étouffant huis-clos .Et si nous avons tous une idée de ce que peuvent être les conditions de rétention, ici Karine Giebel tape fort, très, très fort. Elle ne cache rien de la violence entre détenus, du monde particulier  des matons et matonnes, des trafics en tout genre, ainsi que des connivences  (parfois étranges et inattendues) qui peuvent s’installer entre détenus et personnels pénitentiaires.

Karine Giebel adopte un vocabulaire brut, et un style particulier. Elle distribue les uppercuts tout au long de son roman.

La seconde partie, est un peu moins tonitruante, et peut , peut-être sembler un peu tirée par les cheveux….

J’ai beaucoup aimé le personnage de Marianne, en dépit de toutes ses zones noires. Marianne, en dépit de son jeune âge a un passé, qui sans excuser qu’elle a fait, explique en partie ce qu’elle est devenue. Marianne c’est aussi une amoureuse, «un monstre qui peut aimer". Marianne est une femme que personne n’aurait souhaité rencontrer et une femme à laquelle on s’attache, malgré tout ce que l’on sait, et devine d’elle.
"Meurtres pour rédemption" est un livre lourd dans tous les sens du terme ; un polar dans lequel on s’engage à la vie à la mort ; un polar puissant et addictif qui vous fera tout oublier, et vous laissera KO à son terme.

Meurtres pour rédemption, Karine Giebel, aux éditions du fleuve (Août 2010, 768 pages), disponible en poche chez Pocket (Mars2012, 990 pages)


Après une scolarité sans histoire dans le Var (où elle vit toujours), Karine Giébel poursuit des études de droit tout en s’essayant à divers métiers (surveillante, pigiste, photographe..). Elle est désormais juriste dans la fonction publique territoriale.

Ses premiers romans sont parus aux éditions La Vie du Rail. Elle obtient le Prix marseillais du Polar en 2005 pour "Terminus Elicius", son premier livre paru en 2004.

"Les Morsures de l’ombre" est son troisième roman pour lequel, elle a reçu le Prix Polar du festival de Cognac en 2008 et le Prix SNCF Polar 2009.

Elle a reçu le Prix des Lecteurs à ce même festival pour "Jusqu'à ce que la mort nous unisse".

"Juste une ombre" est paru au Fleuve Noir en mars 2012, il a reçu le Prix Marseillais du Polar et le Prix Polar de Cognac.

En 2016 parait son 9ème roman: "De force".


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