mardi 28 février 2017

Le détroit du loup



C’est l’été, le jour s’éternise au nord du cercle polaire. Non loin du Cap Nord, à Hammerfest, les éleveurs s’apprêtent à conduire leurs troupeaux de rennes vers d’autres pâturages. C’est aussi dans cette région que l’or noir attire toutes les convoitises. Alors forcément, il n’y aura pas de la place pour tout le monde, et c’est le drame, puis les drames ….

La police des rennes est là, prête à rempiler. Retrouvons donc Klemet et Nina , nos fins limiers du grand nord.

Ce second opus s’attarde sur l’essor économique de la Norvège dû à l’exploitation du pétrole en mer de Barents, et de sa conséquence sur le mode de vie des lapons, les répercussions sur leur activité séculaire : l’élevage des rennes.

Cette enquête est aussi l’occasion pour le lecteur d’approcher de beaucoup plus près la personnalité de Nina, et d’appréhender son passé et notamment sa relation compliquée avec son père.

Ici le temps ne s’écoule pas comme ailleurs. Le rythme jour/nuit suit une autre logique. Autrement dit, le lecteur doit prendre son temps. C’était un des bémols que j’avais évoqué pour le dernier lapon ; je le formule à nouveau ici, à ceci près que je m’y suis habituée, et que cela m’a moins gênée.

En revanche, si dans le premier opus la rencontre avec la culture Same avait été comme une forme de choc tant la chose était nouvelle et qu’on y apprenait des choses.

Ici, il n’y a plus d’effet de surprise ; j’ai ressenti une forme de banalisation. Autrement dit, il m’a semblé que l’auteur, en dépit des réelles qualités de son ouvrage (écriture soignée, documentation précise et poussée) tournait-déjà- un peu en rond. C’est pour cette raison que je n’ai guère envie de lire la montagne rouge, qui pour moi risque d’être le livre de trop.

Le détroit du loup d’Olivier Truc, chez Métailié (Septembre 2014, 416 pages), disponible en format poche chez Points (Septembre 2015,528 pages)


Olivier TRUC est né à Dax. Journaliste, il vit à Stockholm depuis 1994 où il est le correspondant du Monde. Spécialiste des pays nordiques et baltes, il est aussi documentariste. Il est l’auteur de L’Imposteur, du Dernier Lapon, pour lequel il a reçu entre autres le prix des lecteurs Quais du Polar et le prix Mystère de la critique, du Détroit du Loup et de La Montagne Rouge.

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