« J’ai voué toute ma vie à cette vengeance »
Isabela
et Fred ne sont encore que des enfants quand leur vie familiale bascule suite
au viol et à l’agression de ses parents poussés au dépouillement. Tout cela
porte un nom : Turvel ; qui depuis a gravi tous les échelons
politiques, et domine les affaires les plus véreuses de la région.
Si
Fred a fait sa vie à New-York, en tentant d’oublier, Isabela s’est juré de
venger ses parents, quoi qu’il lui en coûte. Il lui en faudra du courage, de la
détermination, il lui faudra mettre son orgueil en sourdine pour parvenir à
s’infiltrer au cœur du monde et de la
vie de Turvel dans le seul et unique but de le détruire.
Nid
de vipère est l’histoire de cette vengeance, avec un style qui ne ressemble à
aucun autre : dialogues non séparés de la narration sans indication
explicite de provenance, absence de temporalité, et chronologie toute relative.
Mais
ce qui frappe, comme dans Pssica d’ailleurs, c’est l’extrême rudesse de la
prose de l’auteur. La violence transpire de chaque mot, de chaque personnage,
de chaque situation. Point de répit, pas plus qu’il n’y a de rédemption. Tout
finira par exploser ; personne sur laquelle
on puisse s’accrocher ;personne n’en sortira indemne.
On
sent chez l’auteur comme l’urgence de dire les choses telles qu’il les vit, et
les voit dans ce bout de Brésil gangrené de toute part.
Ce
roman, c’est du brut de chez brut ; pas l’ombre d’une poésie ; pas la
moindre partielle de ciel bleu ; c’est noir, implacable, et sans issue !
Nid
de vipères, de Edyr August, traduit du portugais (Brésil) par Diniz Galhos
(Mars 2015, 150 pages)
Edyr
Augusto
est né en 1954 à Belém. Journaliste et écrivain, il a débuté sa carrière en
tant que dramaturge à la fin des années 1970. Il écrit toujours pour le théâtre
et endosse parfois le rôle de metteur en scène. Edyr a également écrit des
recueils de poésie et de chroniques. Belém, son premier roman, peinture noire
de la métropole amazonienne, est paru au Brésil en 1998 et en France en 2013.
Ont suivi Moscow, Nid de vipères et Pssica.
Très
attaché à sa région, l'État du Pará, au nord du Brésil, Edyr Augusto y ancre
tous ses récits.
Il
a deux fils, un petit-fils, une compagne qui est actrice et deux chiens.
Passionné de football, il donnerait tout pour devenir joueur professionnel.
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