Ebola,
cinq lettres pour désigner un terrible virus qui régulièrement fait parler de
lui en Afrique, semant la mort sur son passage, et qui régresse puis retourne à la forêt.
Voilà
un roman bien singulier qui nous est proposé ; singulier dans sa
conception, dans sa construction ; singulier parce que le déroulé d’une
épidémie est pris en main par tous ses acteurs.
De
multiples narrateurs donc, de multiples points de vue encadrés par la figure
tutélaire de la forêt : le baobab. En Afrique, le baobab est sacré ;
c’est l’arbre à palabre ; celui autour duquel la communauté se rassemble
pour parler de choses importante.
Ici
le baobab est en quelque sorte la conscience collective. Il ouvre et ferme le
roman. On retrouve donc, et c’est courant en littérature africaine la
cohabitation du sacré et du profane ; du rationnel et de l’irrationnel.
Devant
l’hécatombe, après avoir écouté ce qu’on pourrait appeler le " président
de séance" chacun s’exprime, chacun y va de sa propre vision des choses
dans un seul but : faire reculer l’épidémie.
Roman
singulier donc par ses composantes, par son écriture puissante, et par l’énergie
qu’il dégage.
Un
roman fort dans lequel on entre presque avec une certaine violence et que l’on quitte avec regret.
Un
roman qui rend un hommage vibrant à l’âme africaine, à la magie qui entoure ce
continent fascinant.
Un
grand merci à ma bonne fée pour cette pépite qui sans ce petit coup de pouce, m’aurait
échappé au milieu des innombrables parutions d’automne .
En
compagnie des hommes de Véronique Tadjo, aux éditions Don Quichotte (Août 2101,
160 pages)
Véronique
Tadjo
est poète, romancière et universitaire. Après avoir dirigé le département de
français de l’Université du Witwatersrand à Johannesburg, elle partage
actuellement son temps entre Londres et Abidjan. Ses livres sont traduits en
plusieurs langues, du Royaume aveugle (1991) à L’Ombre d’Imana : voyages
jusqu’au bout du Rwanda (2001) et Reine Pokou, concerto pour un sacrifice
(2005), pour lequel elle a reçu le Grand Prix littéraire d’Afrique noire.
Je n'en ai pas entendu parler. Vu ce que tu en dis, je le note
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