« Le sud-ouest africain a été une répétition
avant le grand bal. »
Le
sud-ouest africain entre 1889 et 1906 ;La Namibie , 2004
A
l’issue de la conférence de Berlin (qui organise officiellement la colonisation
du continent Africain), l’empire allemand s’est vu attribué, entre autres, le
sud-ouest africain. D’une terre vierge ils vont établir une colonie qui va
grossir avec le temps jusqu’à asservir, parquer puis exterminer les peuples
indigènes, et en particulier les Hereros et les Namas
Niels
Labuzan , dans une œuvre romanesque, et non un travail historique, retrace sur
deux temporalités, l’établissement de cette colonie à travers le regard de
Jakob , jeune soldat , naïf et dévoué d’une part, et le travail de mémoire et
la quête identitaire d’un jeune métis namibien lors des commémorations du
massacre des Hereros en 2004 .
Il
aurait sans doute fallu se souvenir de
ce qui s’est passé au début du 20ème siècle dans l’actuelle
Namibie pour ne pas permettre à l’histoire de recommencer. La folie meurtrière
de l’armée allemande n’a pas commencé en 1933 en Europe, mais dans
l’indifférence générale, en 1890 à des milliers de kilomètres de là.
Jakob est un soldat discipliné, loyal, et fidèle.
Bien entendu, il se pose des questions, mais quand arrive le terrible Von Trotha,
le pire n’est pas encore arrivé. Jakob, est un soldat secrètement amoureux de la belle Brunhilde
bien plus soucieuse du sort des peuples indignes. Jakob n’est pas un mauvais
bougre ; juste l’instrument d’une hiérarchie ignoble.
Lors
d’une cérémonie de commémoration en 2004, un jeune métis, issu s’interroge sur
son passé, sur ce qu’il est réellement, sur ces ancêtres. Ballot entre
l’Allemagne et la Namibie, c’est finalement cette dernière qu’il choisit
définitivement. On finira par savoir, d’abord par bribes puis plus clairement de
quel personnage du versant historique il est issu.
Premier
roman, Cartographie de l’oubli, s’intéresse à un sujet méconnu, à un aspect
oublié de l’histoire, mais si révélateur de la suite. Ce roman m’a semblé bien
réussi ; tant par son rythme que par la qualité de l’écriture. La densité
de l’ouvrage nous tient d’un bout à l’autre.
Il se trouve que l’histoire de la Namibie
m’occupe beaucoup en ce moment, et c’est ce qui m’a amené à ce livre ;
sans cela il m’aurait sans doute échappé pour de bon ainsi que tout ce qu’y ai
appris.
Cartographie
de l’oubli de Niels Labuzan, chez Lattès (Août 2016, 515 pages)
Né
en 1984, Niels Labuzan vit à Paris.
"Cartographie
de l’oubli" est son premier roman publié pour la rentrée littéraire de
septembre aux Editions JC Lattés.
Ce livre est à ma bibli, je l'ai emprunté avant le voyage, mais en fait je préfère le lire après. Donc je l'ai rendu.Mais les allemands n'ont pas eu une attitude exemplaire là bas
RépondreSupprimerIls ont même inventé en Namibie, le concept de génocide.....
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