L’auteur,
nous fait ici partager son expérience birmane, alors qu’il y suit son épouse
venue y travailler pour une organisation humanitaire.
Guy
Delisle, en tant qu’expatrié, et citoyen engagé promène son regard d’occidental
sur la société birmane dans sa globalité mais également dans les détails de la
vie domestique.
Bien
entendu ; il aborde (avec finesse, mais sans complaisance), l’épineux
problème de la dictature. Nous sommes en 2007, Aung San Suu Kyi, la Dame comme
il est d’usage de la nommer là-bas, est assignée à résidence. Guy Delisle, va
vite s’en rendre compte, quand il lui prend l’envie d’aller à la découverte de
Rangoon.
Il
est également le témoin privilégié du travail des humanitaires, et de leurs
grandes difficultés à accomplir leur mission dans un pays qui, grosso modo ne
les désire pas, mais n’ont guère les moyens de s’en passer ; à une réserve
près, c’est que certaines régions ou certaines ethnies sont les grandes
oubliées de l’aide humanitaire.
J’ai
aimé l’humour présent, subtile sans être arrogant. Sur le plan esthétique, Guy
Delisle a choisi le monochrome, plutôt vert-gris, qui donne à l’ensemble une
sobriété un peu triste ; triste comme le sort des birmans auquel l’auteur
rend un bel hommage en leur consacrant un roman graphique que j’ai eu beaucoup
de plaisir à parcourir.
Chroniques
birmanes de Guy Delisle, aux éditions Delcourt (Octobre 2007, 263 pages)
Guy
Delisle est un auteur de bande dessinée québécois né à Québec en 1966.
Après
des études d'animation au Sheridan College de Oakville, il travaille dans
différents studios à travers le monde, Canada, Allemagne, France, Chine, Corée
du Nord…
Ses
expériences de superviseur d'animation en Asie fourniront ainsi matière à deux
albums autobiographiques, "Shenzhen" en 2001, "Pyongyang"
en 2003.
Paru
en 2007, "Chroniques birmanes" relate un séjour d'une année qu'il
effectue à Rangoon où il suit son épouse, expatriée de Médecins Sans
Frontières.
Quatre
ans plus tard paraît "Chroniques de Jérusalem" qui relate l'année
2008-2009 passée par la famille en Israël, et qui lui vaut le Prix du Meilleur
Album au festival d'Angoulême en 2012. Il a en particulier vécu en direct
l'Opération plomb durci à Gaza en décembre 2008.
En
2013 il publie "Le guide du mauvais père", histoires courtes humoristiques
sur la difficulté d'élever ses enfants.
En
2016 paraît "S'enfuir, récit d'un otage" qui relate l'histoire de
Christophe André, otage durant 111 jours en 1997 dans le Caucase.
J’ai lu Chroniques de Jérusalem. Du très bon!
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