jeudi 30 août 2018

Le poids du monde


« J’essaie juste de survivre chaque jour sans me tirer une balle. »
« La frontière entre le bien est le mal est aussi tenue qu’un cheveu. »
« Qu’un homme soit né d’un côté ou de l’autre, il finissait toujours par faire des choses qui le hantaient  pour le restant de sa vie. »

Dans les Appalaches, à l’écart du monde et de toute civilisation, alors que la crise immobilière n’a laissé derrière elle que désolations , chômage et chantiers au point mort, April vit dans une bicoque posée sur un terrain et non loin d’une vielle caravane où vit son fils Thad tout juste revenu du moyen-orient où il a vue et fait un certain nombre d’horreur. Sa vie n’est d’ailleurs faite de d’horreurs et malchance.

Non loin de là son meilleur copain, Aid qui n’a pas été épargné non plus par la vie s’occupe comme il peut, trafique à peu près tout ce qui peut l’être, et consomme tout ce qui lui tombe sous la main. Thad et Aid se complètent bien dans leurs vices et dans leurs démons.

Il semblerait qu’un jour, l’opportunité de faire fortune soit à portée de main. Bien mal acquis ne profite jamais….
Nos deux compères, s’ils avaient reçu amour et les bases éducatives auraient sans doute pu méditer l’adage. Mais….

David Joy dont c’est ici le second roman(traduit, en tout cas) réitère dans ses portraits des petites gens, les invisibles, les meurtris, handicapés des sentiments, les dysfonctionnels. Il en remet une couche sur cette société des laissés pour compte, celle des cités industrielles minées par les crises, celles des désabusés.

Son écriture est aussi désespérée, aussi violente que ses personnages. David Joy colle à ses protagonistes comme pour mieux les protégés d’eux-mêmes alors que ni lui ni personne ne peut arrêter la dégringolade. Il faut sans doute accrocher une bonne dose d’optimisme à son marque-page pour entrer dans l’univers de David Joy.Certains ou certaines n’apprécieront pas la noirceur de ses romans. Pour ma part je l’apprécie beaucoup parce qu’elle apporte un certain regard sur un pays plein de contrastes et de paradoxes.

Un grand merci aux éditions Sonatine pour l’envoi de ce livre lu le groupe du PicaboRiverBook animé par Léa.

Les avis du groupe: Léa ; Mathilda ; Valérie ; Céline ;

Le poids du monde de David Joy, traduit de l’américain par Fabrice Pointeau chez Sonatine (Août 2018, 310 pages)


David Joy est un jeune écrivain américain né en 1983. Il vit à Webster, North Carolina.

Il est l'auteur de romans: Where All Light Tends To Go (Putnam, 2015) paru en France en 2016 sous "Là où les lumières se perdent", The Weight Of This World (Putnam, 2017), qui parait en France en 2018 sous "Le poids du monde" et The Line That Held Us (Putnam, TBD), et d'un écrit personnel : Growing Gills: A Fly Fisherman's Journey (Bright Mountain Books, 2011).



2 commentaires:

  1. Je vais déjà lire le précédent

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  2. On a adoré aussi. Des personnages bien troussés, l'intrigue addictive et la plume de l'auteur au cordeau. Pur plaisir!

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