« J’essaie juste de survivre chaque jour sans
me tirer une balle. »
« La frontière entre le bien est le mal est
aussi tenue qu’un cheveu. »
« Qu’un homme soit né d’un côté ou de l’autre,
il finissait toujours par faire des choses qui le hantaient pour le restant de sa vie. »
Dans
les Appalaches, à l’écart du monde et de toute civilisation, alors que la crise
immobilière n’a laissé derrière elle que désolations , chômage et chantiers au
point mort, April vit dans une bicoque posée sur un terrain et non loin d’une
vielle caravane où vit son fils Thad tout juste revenu du moyen-orient où il a
vue et fait un certain nombre d’horreur. Sa vie n’est d’ailleurs faite de
d’horreurs et malchance.
Non
loin de là son meilleur copain, Aid qui n’a pas été épargné non plus par la vie
s’occupe comme il peut, trafique à peu près tout ce qui peut l’être, et
consomme tout ce qui lui tombe sous la main. Thad et Aid se complètent bien
dans leurs vices et dans leurs démons.
Il
semblerait qu’un jour, l’opportunité de faire fortune soit à portée de main.
Bien mal acquis ne profite jamais….
Nos
deux compères, s’ils avaient reçu amour et les bases éducatives auraient sans
doute pu méditer l’adage. Mais….
David
Joy dont c’est ici le second roman(traduit, en tout cas) réitère dans ses
portraits des petites gens, les invisibles, les meurtris, handicapés des
sentiments, les dysfonctionnels. Il en remet une couche sur cette société des
laissés pour compte, celle des cités industrielles minées par les crises,
celles des désabusés.
Son
écriture est aussi désespérée, aussi violente que ses personnages. David Joy
colle à ses protagonistes comme pour mieux les protégés d’eux-mêmes alors que
ni lui ni personne ne peut arrêter la dégringolade. Il faut sans doute
accrocher une bonne dose d’optimisme à son marque-page pour entrer dans l’univers
de David Joy.Certains ou certaines n’apprécieront pas la noirceur de ses romans.
Pour ma part je l’apprécie beaucoup parce qu’elle apporte un certain regard sur
un pays plein de contrastes et de paradoxes.
Un
grand merci aux éditions Sonatine pour l’envoi de ce livre lu le groupe du
PicaboRiverBook animé par Léa.
Le
poids du monde de David Joy, traduit de l’américain par Fabrice Pointeau chez
Sonatine (Août 2018, 310 pages)
David
Joy
est un jeune écrivain américain né en 1983. Il vit à Webster, North Carolina.
Il
est l'auteur de romans: Where All Light Tends To Go (Putnam, 2015) paru en
France en 2016 sous "Là où les lumières se perdent", The Weight Of
This World (Putnam, 2017), qui parait en France en 2018 sous "Le poids du
monde" et The Line That Held Us (Putnam, TBD), et d'un écrit personnel :
Growing Gills: A Fly Fisherman's Journey (Bright Mountain Books, 2011).
Je vais déjà lire le précédent
RépondreSupprimerOn a adoré aussi. Des personnages bien troussés, l'intrigue addictive et la plume de l'auteur au cordeau. Pur plaisir!
RépondreSupprimer