mardi 4 septembre 2018

Les exilés meurent aussi d'amour


Il était une famille iranienne fuyant la révolution islamique, et se retrouvant à Paris et retrouvant quelques membres arrivés plus tôt.

Des exilés, voilà ce que sont désormais ces membres de cette famille. Shrin, qui est une gamine lors de son arrivée à Paris est la narratrice de ce roman qui, très rapidement plante le décor. La famille est révolutionnaire, positionnée à gauche, et pour le moins " haute en couleur". Pour parodier une publicité, je dirais : il se passe toujours quelque chose dans cette famille. Cela bouge, cela virevolte.
Famille atypique qui ne tarde pas à étaler ses failles, ses non-dits, ses petites ou grosses cachoteries….

Au milieu de tout ça, la petite Shirin, observe, écoute, épie  même ; elle se forge une opinion, se construits des rêves. Elle ne tarde pas à comprendre qui est qui, qui fait quoi, et qui cache quoi. Shirin, elle ne renie rien, mais ne s’interdit rien non plus. Elle assume, et revendique même ses choix, pas forcément toujours très fédérateurs.

Au début, j’ai trouvé cela assez "drôle" et d’une fraicheur originale…Oui, mais trop, c’est trop.
Devant cette famille décrite comme complètement barjot, dysfonctionnelle, on en arrive à se fatiguer tant il leur en arrive. Et comme on le dit souvent, plus c’est gros, plus ça passe ! Et bien non !, ça ne passe plus !

La parodie poussée à son extrême ne fait plus rire, décrédibilise tout le monde.
Le tout prend un air ridicule. On s’agace en espérant que la plaisanterie prenne fin au plus vite.

C’est vraiment dommage, car ce qui aurait pu être un grand et beau roman sur l’exil est devenu au fil des pages un catalogue de péripétie à chaque fois plus invraisemblable  que la précédente rendant de fait l’intention première de l’auteur contre-productive, et son propos sur l’exil inaudible…En tout cas à mon sens ; Mais j’ai peut-être mal compris le propos de l’auteur….

Bref, une grosse déception qui ne me donnera pas envie de renouveler l’essai avec l’auteur que je découvrais avec cet ouvrage…

 Je remercie les éditions grasset et Netgalley pour l’envoi de ce livre.

Les exilés meurent aussi d’amour d’Abnousse Shalmani chez Grasset (Août 2018, 400 pages)


Née à Téhéran en 1977, Abnousse Shalmani s’exile avec sa famille à Paris, en 1985, suite à la révolution islamique. Après un début de carrière dans le journalisme et le cinéma, elle revient à sa vraie passion, la littérature, et signe un premier livre très remarqué : Khomeiny, Sade et moi (Grasset, 2014).

1 commentaire: