mardi 20 novembre 2018

Darktown


Si la rentrée littéraire commence sérieusement à vous piétiner l’aorte, si vous êtes en manque de bons polars, un conseil : écoutez Poirette la samedi matin à la radio, ce gros nounours à la voix de velours et à la diction parfaite est un amateur du genre et surtout de très bon conseil !

Nous sommes en 1978 à Atlanta, en pleine ségrégation raciale. La police de la ville vient d’embaucher huit policiers noirs pour faire bonne figure…bonne figure seulement car bien évidemment, dans cet état sudiste et raciste  en 1948, nos 6 flics n’ont pas le droit de rentrer au commissariat central avec leurs camarades blancs, ne peuvent pratiquer d’arrestations. Tout juste ont-ils le droit d’éviter les bagarres, et surtout, surtout, ne pas faire de vagues. Ils sont "nègres", et se doivent donc de rester à leur place de " nègre".
Sauf qu’un soir, Tommy et son acolyte Boggs vont vite sortir de leur rôle de potiche pour rentrer dans le vif du sujet. Ils sont témoins un soir d’une étrange scène où une jeune femme noire se fait tabasser pas un blanc, jeune femme qui sera retrouvée morte et sérieusement amochée dans une décharge. L’affaire semble en rester là, à ceci près que nos deux compères vont braver les interdits.

Darktown est tiré d’une réalité historique. Thomas Mullen campe un polar glaçant peuplé de personnages savamment décrits et tout en contraste. Les mauvais ne sont pas toujours ceux que l’on croit, parfois mauvais en apparence et si l’on gratte un peu, plus humains qu’on ne le pensait…On s’attache bien volontiers à Tommy et Boggs , nettement moins à dunlow…

Darktown n’est pas un polar tonitruant, néanmoins il parvient sans difficulté à ferrer son lecteur, et l’embarquer dans un monde que l’on aimerait considérer comme révolu…

Ah, ce sacré Poirette, avec son polar de la semaine ! Et dire que j’ai failli perdre sa trace !

Darktown de Thomas Mullen, traduit de l’américain par Anne-Marie Carrière aux éditions Rivages (Octobre 2018,500 pages)


Thomas Mullen est un auteur américain né à  Rhode Island en 1974.


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