La vraie vie

La vie n’est pas toujours très drôle dans ce petit pavillon de banlieue ; même s’il est le plus joli du lotissement. Papa travaille au parc animalier, chasseur à ses heures perdus, il collectionne les cadavres dans la chambre qui leur est dédiée et les verres de whisky. Maman, transparente et soumise s’occupe de son logis, de ses animaux, s’affaire à ce que tout soit parfait pour éviter autant que faire ce peut les foudres d’un mari violent et autoritaire. Deux enfants, inséparables Gilles, 6 ans et la narratrice ,10 ans, s’aiment et se soutiennent, jouent, et attendent chaque semaine la petite musique du marchand de glaces. Jusqu’au jour où…. Patatras, c’est le drame ; Gilles s’enferme, sombre et se transforme au grand désespoir de sa grande sœur.

La vraie vie est le combat acharné d’une gamine adulte avant l’heure dont le seul but est de redonner le sourire à son petit frère. Pour elle, ce sera la machine à remonter le temps.

Conte moderne à la fois tendre et cruel, la vraie vie est aussi une chronique sociale où les personnages d’Adeline Dieudonné ressemblent à ceux que l’on rencontre dans les faits divers.

On s’attache dès les premières pages à ces deux têtes blondes, seules lueurs d’espoir dans ce monde noir et nourri de rage.

La vraie vie, premier roman remarqué (et remarquable du reste) est une de mes meilleures découvertes de cette rentrée d’automne. Il lui a juste manqué ce petit quelque chose que je ne saurais d’ailleurs définir, pour en faire un coup de cœur.

La vraie vie d’Adeline Dieudonné chez l’iconoclaste (Août 2018,270 pages)

Adeline Dieudonné est née en 1982. Elle habite Bruxelles. Dramaturge et nouvelliste, elle a remporté́ grâce à sa première nouvelle, Amarula, le Grand Prix du concours de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle a publié́ une nouvelle, Seule dans le noir aux éditions Lamiroy, et une pièce de théâtre, Bonobo Moussaka, en 2017. La Vraie Vie est son premier roman.