mercredi 5 décembre 2018

Simple


Simple, c’est l’histoire d’Antoine Orsini, dit le baoul, le simple, l’idiot du village, le benêt. Il parle à une chaise, vat et vient avec Magic, son compagnon. Le baoul n’est pas tout seul dans sa tête ; il parle avec les cosmonautes. Il a une amie, Florence.
Un jour Florence est tuée. Forcément, c’est le baoul qui prend ; quinze ans de prison…

Simple, c’est l’histoire du baoul vue par le baoul  lui-même. Un récit à la hauteur d’un simple d’esprit, dit-on, un être au cœur pur qui voit tout, est différent des autres, mais n’en demeure pas moins sensible. Le baoul s’invente un langage, un mode de pensée, un monde que lui seul semble comprendre.

Récit qui ne suit pas une trame linéaire, ni une logique cartésienne. Il suit au contraire les errements d’un homme rejeté, jugé avant le crime, et jusqu’à la tombe.

J’ai aimé me plonger dans ce conte cruel écrit avec une sorte de minimaliste qui lui donne force et gravité.
Un récit singulier qui m’a happé, et touché ; qui interroge sur le regard que nous portons sur la différence, ceux un peu à la marge et la place que leur accorde notre société.

Simple de Julie Estève, chez Stock (Août 2018,208 pages)


Julie Estève est née en 1979 à Paris. Moro-sphinx, son premier roman (Stock, 2016), a été très remarqué par la presse.



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