Dans
l’état du Mississippi au cœur du bayou…
Jojo
est un petit garçon bien dégourdi pour son âge. Il faut dire qu’à part papy, il
n’a pas grand monde pour lui apprendre la vie. Sa mère, Leonie, s’intéresse davantage
à satisfaire son besoin de cristal qu’à son petit garçon ou à sa petite fille
Kayla. Son père est sur le point de sortir de Parchman, le pénitencier de l’état.
Mamy est en fin de vie, et ne quitte plus la chambre.
Triste
vie pour Jojo qui s’occupe de Kayla et veille sur Mamy. Il n’a pas de contact
avec ses grands-parents paternels ; ces derniers blancs n’ont pas admis
que leur fils s’unisse avec une famille de noirs.
Le
racisme, les injustices, la pauvreté matérielle et culturelle sont le cœur de
ce roman construit en trio. Les voix de Jojo et Leonie résonnent tour à tour,
avec celle de Richie faisant irruption, tel un fantôme qui n’a de cesse de se
dévoiler. Richie est une vielle connaissance de Papy, qui lui aussi a connu Parchman.
Leonie
est une mère défaillante, mais aimante. Elle est hantée par le fantôme de ce
frère mort trop jeune, et parce qu’il était noir, sa vie ne valait rien.
Le
chant des revenants est un roman fort, servi par une écriture puissante, un
propos poignant, et d’une construction impeccable. Jesmyn Ward dont je découvre
ici la plume nous offre ici un ouvrage qui va crescendo. Elle ne se contente
pas de nous montrer la misère. Elle s’attache également de montrer, entre les
lignes, l’amour qui lient les personnages entre eux, la force morale qui les
animent malgré le racisme primaire qui règne encore dans le sud.
Merci
aux éditions Belfond et Netgalley pour la lecture de ce livre !
Le chant
des revenants de Jesmyn Ward, traduit de l’américain par Charles Recoursé, chez
Belfond (Février 2018,270 pages)
Jesmyn
Ward est née en
1977 à DeLisle, dans l’État du Mississippi. Issue d’une famille nombreuse, elle
est la première à bénéficier d’une bourse pour l’université. Son premier roman,
Ligne de fracture (Belfond, 2014 ; 10/18, 2019), a été salué par la critique.
Mais c’est avec Bois Sauvage (Belfond, 2012 ; 10/18, 2019) qu’elle va connaître
une renommée internationale, en remportant le National Book Award. Son mémoire, Les Moissons funèbres (éditions
Globe, 2016 ; 10/18, 2019), s’est vu récompensé du MacArthur Genius Grant. Avec
Le Chant des revenants, sélectionné parmi les dix meilleurs romans de l’année
2017 par le New York Times, Jesmyn Ward devient la première femme deux fois
lauréate du National Book Award.
Jesmyn
Ward vit dans le Mississippi, avec son époux et leurs deux enfants.
Je viens de faillir l'emprunter à al bibli, j'hésite encore.
RépondreSupprimerIl a intégra ma PAL au Salon du Livre de Paris, il faut que je m'y mette maintenant ;)
RépondreSupprimer