lundi 29 avril 2019

La cabane du métayer


Voilà un auteur que je ne connaissais pas, et bienheureuse de faire sa connaissance via le PicaboRiverBook, d’autant que les excellentes éditions du Rivage viennent de proposer une nouvelle traduction d’un livre paru en France en 1970.
A première vue, on pourrait craindre un ″ouvrage passé de mode‶, ou du moins ayant mal vieilli comme cela arrive souvent. Que nenni !
Dans la tradition sudiste, La cabane du métayer est un excellent roman noir ; plutôt contemplatif qu’actif ; j’entends par -là (sans y voir de ma part d’arrière- pensée négative) qu’il ne faut pas s’attendre à de l’action démesurée, ni un suspense intense, mais plutôt un tableau social de l’époque, et surtout un livre d’atmosphère noire, et poisseuse, un peu (toute proportion gardée) à la Faulkner.

Il ne fait pas bon vivre sur ces terres du sud (en tout cas du centre-sud) au milieu des champs de coton, être pauvre venir de nulle part, et de surcroit s’éprendre de la fille du riche propriétaire qui vous loue les quelques arpents de terre où vous logez.

Le destin de Tommy semble tout tracé, malgré la bonne volonté d’une institutrice dévouée. Le pauvre Tommy n’a pas les cartes en mains pour se défendre, ni même pour s’en remettre à l’homme de loi résolu à le tirer d’une sale affaire.

Il y a, c’est vrai assez peu de suspense ; mais l’intérêt réside dans l’atmosphère et les personnages poisseux. Peut -être que ces derniers auraient mérité un peu plus de profondeur et d’épaisseur. Il est vrai aussi que la fin ouverte n’est pas forcément celle que j’aurais souhaitée ou attendue.

  Il n’empêche que j’ai apprécié cette première ‶mise en bouche″, et que je reviendrai avec plaisir vers cet auteur.


La cabane du métayer de Jim Thompson, traduit de l’américain par Hubert Tezenas chez Rivages poche (janvier 2019, 280pages), première parution en français dans ‶ la série noire ″ en 1970 sous le titre Deuil dans le coton.


James Myers Thompson dit Jim Thompson est un écrivain de roman noir, un nouvelliste et un scénariste de cinéma. Né à Anadarko, Oklahoma en 1906 et mort à Los Angeles en 1977.

Il est le fils d'un shérif parti chercher fortune dans le pétrole. Resté auprès de sa mère institutrice, il occupe divers petits boulots dans des journaux, des puits de pétrole, une usine d'aviation, un hôtel, ou encore un cinéma.
Il quitte le Texas à l’automne 1929 et s’inscrit à l’Université du Nebraska. Il quitte l’université l’année suivante et épouse, en 1931, Alberta Hesse qui lui donne trois enfants. Pendant plusieurs années, il écrit pour de nombreux magazines à scandales.
En 1942, il part vivre à New York et publie son premier roman, "Ici et maintenant" (Now and on Earth) un travail semi autobiographique.
Il poursuit l’écriture avec "Avant l'orage" (Heed the Thunder, 1946) et son premier véritable roman noir, "Nothing More Than Murder" (Cent mètres de silence ou Un meurtre et rien d’autre) (1949). Son roman le plus célèbre, "1275 âmes" (Pop. 1280), paraît en 1964.
Dans les années 60 et 70 paraissent notamment "Les Arnaqueurs" (The Grifters, 1963), adapté en 1990 au cinéma par Stephen Frears, "À deux pas du ciel" (South of Heaven, 1967) et "Rage noire" (Child of Rage, 1972), sans doute le roman le plus fort qu'il ait écrit avec "1275 âmes".
Jim Thompson écrira au total vingt-neuf romans, en partie autobiographiques, dont la plupart servant avant tout à rembourser des dettes.
Il est mort dévoré par l'alcool et la maladie, dans la misère et l'anonymat.
Peu reconnu de son vivant, il est considéré aujourd'hui comme l'un des plus grands auteurs de romans policiers du XXe siècle; tous ses livres sont maintenant régulièrement réédités et adaptés avec succès au cinéma.
En 1972 sort "The Getaway" de Sam Peckinpah, adapté du roman du même nom (1958) (en français, "Le Lien conjugal"). En 1979 Alain Corneau réalise "Série noire" d'après son roman "A Hell of a woman" (1954) (Des cliques et des cloaques). En 1981 le réalisateur français Bertrand Tavernier adapte sous le titre de "Coup de torchon" son roman "Pop. 1280". En 2010, le réalisateur Michael Winterbottom adapte le roman "Le Démon dans ma peau" dans le film The Killer Inside Me (1952).


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire