Voilà
un auteur que je ne connaissais pas, et bienheureuse de faire sa connaissance
via le PicaboRiverBook, d’autant que les excellentes éditions du Rivage
viennent de proposer une nouvelle traduction d’un livre paru en France en 1970.
A
première vue, on pourrait craindre un ″ouvrage passé de mode‶, ou du moins
ayant mal vieilli comme cela arrive souvent. Que nenni !
Dans
la tradition sudiste, La cabane du métayer est un excellent roman noir ;
plutôt contemplatif qu’actif ; j’entends par -là (sans y voir de ma part d’arrière-
pensée négative) qu’il ne faut pas s’attendre à de l’action démesurée, ni un
suspense intense, mais plutôt un tableau social de l’époque, et surtout un
livre d’atmosphère noire, et poisseuse, un peu (toute proportion gardée) à la
Faulkner.
Il
ne fait pas bon vivre sur ces terres du sud (en tout cas du centre-sud) au
milieu des champs de coton, être pauvre venir de nulle part, et de surcroit s’éprendre
de la fille du riche propriétaire qui vous loue les quelques arpents de terre où
vous logez.
Le
destin de Tommy semble tout tracé, malgré la bonne volonté d’une institutrice dévouée.
Le pauvre Tommy n’a pas les cartes en mains pour se défendre, ni même pour s’en
remettre à l’homme de loi résolu à le tirer d’une sale affaire.
Il
y a, c’est vrai assez peu de suspense ; mais l’intérêt réside dans l’atmosphère
et les personnages poisseux. Peut -être que ces derniers auraient mérité un peu
plus de profondeur et d’épaisseur. Il est vrai aussi que la fin ouverte n’est
pas forcément celle que j’aurais souhaitée ou attendue.
Il n’empêche
que j’ai apprécié cette première ‶mise en bouche″, et que je reviendrai avec plaisir
vers cet auteur.
La
cabane du métayer de Jim Thompson, traduit de l’américain par Hubert Tezenas chez
Rivages poche (janvier 2019, 280pages), première parution en français dans ‶ la
série noire ″ en 1970 sous le titre Deuil dans le coton.
James
Myers Thompson dit
Jim Thompson est un écrivain de roman noir, un nouvelliste et un scénariste de
cinéma. Né à Anadarko, Oklahoma en 1906 et mort à Los Angeles en 1977.
Il est
le fils d'un shérif parti chercher fortune dans le pétrole. Resté auprès de sa
mère institutrice, il occupe divers petits boulots dans des journaux, des puits
de pétrole, une usine d'aviation, un hôtel, ou encore un cinéma.
Il
quitte le Texas à l’automne 1929 et s’inscrit à l’Université du Nebraska. Il
quitte l’université l’année suivante et épouse, en 1931, Alberta Hesse qui lui
donne trois enfants. Pendant plusieurs années, il écrit pour de nombreux
magazines à scandales.
En
1942, il part vivre à New York et publie son premier roman, "Ici et
maintenant" (Now and on Earth) un travail semi autobiographique.
Il
poursuit l’écriture avec "Avant l'orage" (Heed the Thunder, 1946) et
son premier véritable roman noir, "Nothing More Than Murder" (Cent
mètres de silence ou Un meurtre et rien d’autre) (1949). Son roman le plus
célèbre, "1275 âmes" (Pop. 1280), paraît en 1964.
Dans
les années 60 et 70 paraissent notamment "Les Arnaqueurs" (The
Grifters, 1963), adapté en 1990 au cinéma par Stephen Frears, "À deux pas
du ciel" (South of Heaven, 1967) et "Rage noire" (Child of Rage,
1972), sans doute le roman le plus fort qu'il ait écrit avec "1275
âmes".
Jim
Thompson écrira au total vingt-neuf romans, en partie autobiographiques, dont
la plupart servant avant tout à rembourser des dettes.
Il est
mort dévoré par l'alcool et la maladie, dans la misère et l'anonymat.
Peu
reconnu de son vivant, il est considéré aujourd'hui comme l'un des plus grands
auteurs de romans policiers du XXe siècle; tous ses livres sont maintenant
régulièrement réédités et adaptés avec succès au cinéma.
En 1972
sort "The Getaway" de Sam Peckinpah, adapté du roman du même nom
(1958) (en français, "Le Lien conjugal"). En 1979 Alain Corneau
réalise "Série noire" d'après son roman "A Hell of a woman"
(1954) (Des cliques et des cloaques). En 1981 le réalisateur français Bertrand
Tavernier adapte sous le titre de "Coup de torchon" son roman
"Pop. 1280". En 2010, le réalisateur Michael Winterbottom adapte le
roman "Le Démon dans ma peau" dans le film The Killer Inside Me
(1952).
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